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La Main Noire de Hitler: L'Emergence de la Gestapo et de la Police d'État Nazis

 

Lorsque le parti nazi s'empara du pouvoir, les S.S. peu nombreux représentaient le noyau d'une police secrète. II existait déjà une police d'État à Berlin et à Munich. La plupart de ses membres furent absorbés par les services de Himmler, lorsque Hitler le nomma Président de la Police Bavaroise, fonction modeste si on la compare à celle de Goring qui, outre sa charge de Président du Reichstag, se vit attribuer le portefeuille de l'Intérieur, poste qui le mettait à la tête d'une administration ayant la haute main sur toute la police.

 

Goring confia aussitôt à Kurt Daluege, le chef des S.S. de Berlin, la direction des services de la police prussienne, et à Rudolf Diels, mari de sa cousine Lise Goering, l'organisation du bureau 1. A, qui devait plus tard être célèbre sous le nom de Gestapo. Daluege qui, à l'époque, était dévoué corps et âme à Goering, refusa de recevoir Heydrich, lorsque, le 15 mars, il vint le trouver pour le compte de Himmler. D'intelligence bornée, opportuniste et sans scrupules, Daluege était devenu général des S.S. à l'âge de vingt-neuf ans. Il lui faudrait dorénavant employer toute sa ruse pour se maintenir au milieu des rivalités et des conflits qui opposaient ses supérieurs dans leur course au pouvoir.

 

Durant les mois qui suivirent l'accession de Hitler aux fonctions de Chancelier, Goering, et non Himmler, prit en main la direction du contrôle de la police. Il employa sa prodigieuse énergie à détruire les vestiges de la démocratie en Allemagne et à écraser, au Reichstag et dans la rue les communistes, ennemis les plus acharnés du régime. Il importait d'agir vite et d'utiliser la terreur, avant que les forces de la Résistance aient eu le temps de se regrouper et de s'opposer, le 5 mars, à l'élection de Hitler, par un vote massif. En l'espace d'une semaine, le Parlement prussien fut dissous ; en moins d'un mois, les chefs de la police et les fonctionnaires suspects furent révoqués et remplacés par des Nazis ; la police fut armée : 

 

« Toute balle tirée par un policier est tirée par moi », proclamait Goring

 

Cette fâcheuse déclaration existait afin d’éviter d’éventuelles désordres réels ou imaginaires. Il créa ainsi une force auxiliaire de 35000 hommes, dont 25 000 provenaient des rangs des S.A. et 10000 de ceux des S.S. 

 

Les chefs communistes furent arrêtés et leur parti se trouva pratiquement annihilé avant la campagne électorale. En février, pendant la nuit de l'incendie du Reichstag, Hitler et Goring déclarèrent qu'une tentative de putsch communiste avait failli réussir, et que le ciel avait permis cet incendie à la faveur duquel les traîtres avaient été démasqués. Le 28 février, les clauses de la constitution garantissant les libertés civiles furent suspendues et n'importe qui pouvait être mis en état de « surveillance protectrice ». Néanmoins, les Nazis ne l'emportèrent, aux élections que par une faible majorité, grâce aux sièges de leurs alliés, les nationalistes. C’était un échec, preuve que la stratégie de la force et de la violence ne faisait pas l’unanimité chez les Allemands.

 

Mais en l'absence des députés communistes, Hitler réussit à faire voter par le Reichstag un « acte d'habilitation » qui lui conférait les pleins pouvoirs. Son règne pouvait commencer.

 

Goring organisa en Prusse plusieurs camps de concentration, sous la direction de Diels, et en avril 1933 il se constitua une police secrète qu'il installa dans un quartier général séparé, Prinz Albertstrasse à Berlin. En juin, cette police fut désignée officiellement sous le nom de Geheime Staatspolizei, bureau de la police secrète ou plus connu chez nous sous l’infame nom de Gestapo.

 

Himmler installa son propre camp de concentration à Dachau. Il fonctionnait parallèlement à ceux de Goring et à d'autres répartis ailleurs, et placés sous le contrôle des S.S., des S.A. et des Gauleiters nazis. Himmler confia la surveillance de son camp de concentration de Dachau, à une formation de volontaires S.S. dont les membres s'engageaient à accomplir un service à long terme. Cette garde spéciale, désignée sous le nom de Totenkopf (unité à la Tête de mort) portait un insigne représentant un crâne et des tibias entrecroisés. Théodor Eicke, ancien officier de l'armée régulière et vétéran de la Première Guerre mondiale, commandait l'ensemble des camps de concentration.

 

C'était l'un des plus fervents émules de Himmler en ce qui concernait les questions raciales. II était assisté dans sa tâche, par un Autrichien, Adolf Eichmann, et à partir de 1934, par Rudolf Hoess qui plus tard, procéda à l'extermination des Juifs du camp d'Auschwitz. Hoess qui, dans sa jeunesse, avait envisagé d'entrer dans les ordres, fut d'abord soldat pendant la guerre de 1914-1918 et s'engagea ensuite dans les corps francs. Avant de rallier le Parti, il avait été impliqué dans un meurtre politique et incarcéré pendant six ans. Cet homme expliqua dans ses Mémoires écrits en prison après la guerre, qu’il avait appartenu au mouvement de Jeunesse Nationaliste Artamans qui encouragea le retour à la terre. C'est ainsi qu'il eut l'occasion de rencontrer Himmler qui, en juin 1934, au cours d'une revue de S.S. à Stettin, l'enrôla dans ses unités « à la Tête de mort » de Dachau où, en décembre, il fut nommé caporal.

 

Dachau, le camp de concentration expérimental de Himmler, fut institué le 21 mars 1933 sur un ordre signé de lui. Cet ordre fut approuvé par Heinrich Held, Premier ministre de Bavière. Un comble car, quelques jours plus tard, il était expulsé de son poste par les S.A. Le décret publié dans la Neueste Nachrichten de Munich, était ainsi conçu par Heinrich Himmler :

 

« Le premier camp de concentration sera inauguré le mercredi 22 mars, près de Dachau. Il pourra contenir cinq mille prisonniers. En prenant cette décision, nous avons refusé de nous laisser influencer par des considérations d'ordre secondaire, car nous sommes convaincus qu'elle rassurera tous ceux qui s'intéressent au bien de la nation et servent ses intérêts ».

 

Dachau, situé à environ 12 miles au nord-ouest de Munich, devint un centre permanent de répression destiné à terroriser les Allemands et les peuples que Hitler devait soumettre dans les années à venir. Au cours des semaines qui suivirent son accession au pouvoir, des arrestations massives d'hommes et de femmes furent opérées. Les S.S. et les S.A. procédaient aux interrogatoires arbitraires et n'hésitaient pas à employer la torture. Mais le nombre des prisonniers devint si élevé, que le soir de Noël 1933, Hitler jugea opportun d'accorder une amnistie à 27 000 prisonniers. On n'a jamais su combien d'entre eux furent réellement libérés, et plus tard, Himmler se vanta d'avoir réussi à obtenir de Hitler que cette amnistie ne fût pas appliquée aux prisonniers du camp de Dachau.

 

L'ordre d'emprisonnement au titre de la « surveillance protectrice » était rédigé en termes aussi concis que celui qui instituait le camp de Dachau : Conformément à l'Article 1 du décret du 28 février 1933, promulgué par le Président du Reich pour la Protection du Peuple et la Sauvegarde de la Nation, vous êtes placé sous « surveillance protectrice » dans l'intérêt de la sécurité et de l'ordre publics. Motif : Activités suspectes contre l'État.

 

Goring exposa ouvertement le but visé par l'installation des camps de concentration : « Nous étions obligés de traiter sans pitié les ennemis de l'État... C'est ainsi que nous avons été amenés à créer ces camps qui reçurent au début quelques milliers de fonctionnaires affiliés aux partis communiste et social-démocrate. » Frick devait plus tard définir « la surveillance protectrice » comme étant une mesure de coercition exercée par la police secrète d'État... afin de s'opposer à toutes les aspirations des ennemis du peuple et de la Nation.

 

Himmler avait agencé sa vie et son travail conformément à des règles bien établies. Le 1er novembre 1933, les décrets régissant la vie et la mort des prisonniers de Dachau, furent mis au point par Eicke, sur ses directives. Les termes juridiques employés par des fonctionnaires que l'on devinait confortablement calés derrière leurs bureaux, camouflent à peine les actes de terrorisme que préconisent les règlements dont voici un exemple : 

 

Tout internement dans un camp de concentration doit porter l'indication « jusqu'à nouvel ordre » ... Dans certains cas, le Reichsführer S.S., chef de la police allemande, pourra ordonner que le prisonnier subisse la peine de la flagellation... En ce cas, le règlement ne s'oppose pas à ce que l'annonce de cette punition supplémentaire en soit divulguée... afin de produire un effet de crainte salutaire sur les esprits. Il conviendra naturellement de choisir des individus de toute confiance pour répandre ces informations.

 

Ceux qui se rendent coupables des délits suivants seront considérés comme des agitateurs, et condamnés à être pendus : quiconque... tient des discours ou des réunions, forme des cliques, se groupe avec d'autres détenus ; quiconque, dans le dessein de fournir à la propagande de l'opposition des récits d'atrocité, recueille des renseignements vrais ou faux sur les camps de concentration...

 

Afin de mettre en évidence la nécessité d'une coordination des services de la police sous une seule autorité, Himmler conjura le Führer de placer toutes les forces de police du pays, entre les mains des S.S. Hitler finit par accepter, après quelques hésitations, et avec le consentement de Goring, le ministère prussien de l'Intérieur fut incorporé au ministère de l'Intérieur du Reich. Sa police politique, y compris les services de la Gestapo donc, fut confiée à l'administration de Himmler, désormais chef de la police secrète d'État. Pour rendre ce transfert de pouvoirs acceptable à Goering, celui-ci en tant que Premier ministre de Prusse, resta le chef en titre, mais le 10 avril, il réunit les membres de la Gestapo et, en présence de Himmler et de Heydrich, il leur expliqua que leurs services dépendraient dorénavant de Himmler auquel il déléguait ses pouvoirs. 

 

La marionnette reconnaissait enfin son marionnettiste. 

 

Il leur ordonna de soutenir leur nouveau chef dans la lutte qu'il menait contre les ennemis de l'État. Himmler, à son tour, protesta de son loyalisme et de sa gratitude : « Je vous resterai toujours fidèle. Vous n'aurez jamais rien à craindre de moi ». Le 20 avril 1934, Himmler prit le commandement de la Gestapo et désigna Heydrich comme son délégué. Tous les maillons de la chaîne étaient maintenant réunis.

 

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