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18 juin 1940, le jour qui fit De Gaulle


La débâcle de mai-juin 1940

 

En mai 1940, la machine de guerre allemande, la Wehrmacht, avait lancé une offensive massive à travers l'Europe de l'Ouest. Les armées néerlandaises et belges, bien que courageuses, avaient succombé face à l'efficacité tactique et à la puissance écrasante de l'ennemi. La France, qui avait investi des ressources considérables dans la construction de la ligne Maginot, s'est retrouvée désemparée face à cette avancée fulgurante.

 

La "drôle de guerre", qui avait vu la France et l'Allemagne s'observer mutuellement sans engagement majeur pendant plusieurs mois, avait pris fin de manière abrupte et dévastatrice. Le 10 mai, les armées allemandes contournèrent la ligne Maginot en passant par la Belgique et le Luxembourg, écrasant tout sur leur passage avec une vitesse qui dépassait les espions les plus pessimistes.

 

La bataille de France, comme on l'appellera plus tard, a révélé un certain nombre de faiblesses fondamentales dans la stratégie et l'organisation militaire françaises. Non seulement les hauts commandements français et britanniques avaient sous-estimé la capacité de l'Allemagne à mener une guerre éclair, ou "Blitzkrieg", mais ils avaient aussi échoué à comprendre la nature changeante de la guerre moderne, caractérisée par la mobilité, la coordination des forces terrestres et aériennes, et l'importance de la communication et du renseignement.

 

Le plan allemand, connu sous le nom de Plan Jaune (Fall Gelb), a réussi à surprendre et à diviser les forces alliées. La percée à Sedan, du 12 au 15 mai, a permis aux blindés allemands de traverser la Meuse et de pénétrer en profondeur dans le territoire français, semant le chaos et la confusion dans les rangs alliés. Le commandement français, pris de court, était incapable de monter une contre-offensive efficace. Le 20 mai, les forces allemandes atteignaient la Manche. À ce moment-là, la réalité s'était abattue sur la France avec une brutalité sans précédent : l'ennemi était aux portes et la défaite semblait imminente. La "bataille de Dunkerque" (26 mai - 4 juin), au cours de laquelle plus de 330 000 soldats alliés ont été évacués vers l'Angleterre, témoigne de l'échec de la défense française et de la gravité de la situation.

 

Le dernier entretien avec le Maréchal Pétain

 

C'est au crépuscule du 16 juin 1940, dans le palais de la préfecture de Bordeaux, alors capitale provisoire de la République française, que deux figures emblématiques de l'histoire de la France se rencontrèrent pour une conversation fatidique. Le général Charles de Gaulle, alors sous-secrétaire d'État à la guerre, a tenu un dernier entretien déterminant avec le maréchal Philippe Pétain, récemment nommé chef du gouvernement français par le président Albert Lebrun. Le climat était lourd ce jour-là, l'air presque suffocant avec l'odeur du désespoir et la réalité crue de la défaite imminente de la France face à l'envahisseur nazi. Mais au-delà de la défaite matérielle, c'est un combat d'idéologies qui allait se jouer entre Pétain et de Gaulle. 

 

Pétain, héros vénéré de la Première Guerre mondiale, avait succombé au désespoir. Pour lui, la situation désastreuse sur le front, les villes en ruine et le moral en berne du peuple français ne laissaient aucune place à l'optimisme. Il voyait dans une armistice avec l'Allemagne nazie le moindre des maux, une nécessité pour préserver ce qu'il restait de la France, même au prix de lourdes concessions. Mais face à lui se tenait un homme de résistance. Charles de Gaulle, bien qu'encore méconnu du public, avait une vision totalement différente. Il croyait farouchement en la capacité de la France à résister, à persévérer face à l'ennemi et à puiser dans ses ressources pour finalement triompher, peu importait la durée de la lutte. Pour de Gaulle, l'idée même d'une armistice était synonyme de déshonneur, un affront à l'esprit de résistance et d'indépendance de la nation française.

 

Le face-à-face entre ces deux hommes, dans les couloirs austères de la préfecture, fut électrique. Leur échange fut tendu, les mots tranchants comme des lames, les silences lourds de désapprobation mutuelle. Pétain, dans sa résolution à apaiser l'agression allemande par une compromission, a trouvé le jeune de Gaulle trop idéaliste, trop imprégné de sa vision héroïque de la résistance. De Gaulle, de son côté, était profondément troublé par l'acceptation par Pétain de la défaite, ce qu'il considérait comme une trahison de l'esprit français.

 

La rencontre fut brève, les deux hommes ne parvinrent pas à trouver un terrain d'entente. Deux jours plus tard, dans un acte de résistance et de défiance, de Gaulle quitta la France pour Londres, refusant de rester en France et de participer à ce qu'il considérait comme une capitulation. Pétain, quant à lui, s'enfonça dans la voie de la collaboration, signant l'armistice le 22 juin et instaurant le régime de Vichy qui resta une tache indélébile dans l'histoire de la France.

 

Cette rencontre, ce moment suspendu dans le temps, a marqué la divergence entre deux visions diamétralement opposées de la France et de son avenir. D'un côté, la capitulation et la collaboration ; de l'autre, la résistance et la détermination. Ces deux chemins allaient conduire la France à travers l'une des périodes les plus tumultueuses, les plus douloureuses et les plus controversées de son histoire.

 

Le voyage en avion vers Londres

 

Dans la soirée du 17 juin 1940, Charles de Gaulle embarqua sur le sol français pour un voyage qui allait le mener à Londres, le cœur de l'empire britannique, la dernière forteresse debout contre la puissance nazie. Ce fut une traversée historique, un symbole puissant de la résistance indomptable, et le commencement d'une nouvelle ère dans la lutte contre l'oppression.

 

Le départ de Gaulle pour Londres était empreint d'une signification profonde. C'était un acte de désobéissance audacieux contre le nouveau gouvernement français qui cherchait à conclure un armistice avec l'Allemagne. C'était aussi un acte de foi - la foi en la capacité de la France à se relever et à combattre. Le voyage en lui-même était périlleux. De Gaulle décolla de l'aérodrome de Bordeaux-Mérignac à bord d'un avion de Havilland DH.95 Flamingo, un petit bimoteur utilisé pour les missions diplomatiques et militaires. L'avion, peint d'un blanc immaculé, était sans armes, sans escorte, et totalement à la merci des chasseurs ennemis et de la Flak. Le voyage aérien à travers le canal de la Manche n'était pas sans risque, car le ciel était dominé par la Luftwaffe allemande.

 

Le paysage en dessous défilait rapidement. Les champs de blé, les villages endormis, les forêts majestueuses de la campagne française donnaient une impression de tranquillité trompeuse. Mais de Gaulle savait que derrière ce tableau paisible se cachait une réalité bien plus sombre. Les villes en ruine, les familles déplacées, la nation enchaînée. Et au-delà de la Manche, une île en guerre, seule contre une machine de guerre implacable.

 

Arrivant à Londres, de Gaulle fut frappé par la détermination du peuple britannique. Malgré le bombardement, malgré le siège, la capitale britannique continuait à résister. De Gaulle savait qu'il était au bon endroit, avec des alliés qui partageaient sa détermination à résister. Ce voyage en avion n'était pas seulement un déplacement physique, c'était un voyage vers un destin inconnu, vers l'incertitude, mais avec une détermination inébranlable. Un voyage qui allait transformer de Gaulle de simple général français à la figure emblématique de la Résistance française.

 

Les premiers contacts avec Churchill

 

La rencontre entre Charles de Gaulle et Winston Churchill était un moment décisif non seulement dans leurs vies personnelles, mais aussi dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Leur collaboration a formé un lien inébranlable entre la Grande-Bretagne et la France libre, prévoyant une alliance qui allait jouer un rôle crucial dans la victoire finale contre les forces de l'Axe.

 

Le premier contact entre de Gaulle et Churchill eut lieu le 18 juin 1940, lorsque de Gaulle arriva à Londres après son vol périlleux à travers la Manche. À cette époque, Churchill avait déjà été Premier ministre du Royaume-Uni pendant un peu plus d'un mois, et était devenu engagé dans la direction de l'effort de guerre britannique. Churchill, toujours prêt à défier Hitler, vit en de Gaulle un allié précieux. Malgré le fait que le gouvernement français avait choisi la voie de l'armistice, de Gaulle incarnait la France qui résistait, une France qui, aux yeux de Churchill, était toujours vivante et se battait. C'est cette vision commune de la résistance qui créa un lien fort entre les deux hommes dès le début. 

 

La rencontre entre de Gaulle et Churchill se déroula à Downing Street, dans le bureau sombre et austère du Premier ministre britannique. Churchill, réputé pour son franc-parler, exprima sa sympathie pour la situation de Gaulle et reconnut le courage dont le général français avait fait la preuve en justifiant de résister. De Gaulle, de son côté, exposa sa vision de la France libre, une France qui, malgré l'occupation, continuait à résister et à se battre contre l'ennemi. Il exprima sa détermination à organiser la Résistance, à mobiliser les forces françaises libres, et à reprendre la lutte contre l'Allemagne nazie.

 

L'échange entre de Gaulle et Churchill fut intense, marqué par une compréhension mutuelle et une résolution commune. Malgré les difficultés, malgré les défis, les deux hommes étaient unis dans leur détermination à résister à l'oppression et à la tyrannie. Cette première rencontre marqua le début d'une relation complexe et parfois tumultueuse entre De Gaulle et Churchill. Malgré leurs différences de caractère et leurs divergences d'opinion, ils restèrent unis dans leur objectif commun : la libération de l'Europe du joug nazi.

 

Le texte et l'enregistrement de l'appel

 

L'appel du 18 juin de Charles de Gaulle est sans doute l'un des discours les plus importants de l'histoire moderne. Les mots qu'il a prononcés ce jour-là ont non seulement galvanisé la résistance française, mais ont également résonné à travers les âges comme un appel à la résistance et à la liberté.

 

Malgré son importance historique, la réalité est qu'il n'existe pas de version définitive du texte de l'appel. De Gaulle a en effet improvisé une grande partie de son discours, ne suivant pas un script préétabli mais parlant plutôt du cœur. Néanmoins, le texte le plus souvent cité est une version qui a été rédigée après l'appel et publiée dans la presse. L'enregistrement de l'appel du 18 juin a été une affaire complexe. De Gaulle a prononcé son discours à la BBC, à Londres, dans un studio improvisé. Il n'était pas un habitué de la radio et était nerveux à l'idée de s'adresser au peuple français de cette manière. Cependant, malgré sa nervosité, il réussit à livrer un discours passionné et avéré.

 

L'une des anecdotes les plus souvent racontées sur l'enregistrement de l'appel concerne le comportement de Gaulle pendant l'enregistrement. Il était tellement concentré sur son discours qu'il ne s'est pas rendu compte qu'il avait dépassé le temps qui lui avait été refusé pour son intervention. Le technicien chargé de l'enregistrement a dû lui faire signe de conclure son discours.

 

Une autre anecdote intéressante concerne la diffusion de l'appel. À cause des restrictions de diffusion de la BBC et du fait que l'appel n'a pas été annoncé à l'avance, il a été écouté par un nombre relativement restreint de personnes en France. Cependant, le discours a été repris et diffusé par d'autres stations de radio, notamment par Radio Londres, et a ainsi atteint un public plus large.

 

Il n'existe en fait pas d'enregistrement original de l'appel du 18 juin. Le discours que l'on connaît aujourd'hui est en réalité une reconstitution que de Gaulle a enregistrée après la guerre. Le texte et l'enregistrement de l'appel du 18 juin restent donc entourés de mystère et d'anecdotes. Ce qui est certain, cependant, c'est que les mots prononcés par de Gaulle ce jour-là ont changé le cours de l'histoire et restent gravés dans la mémoire collective comme un symbole de résistance et de défense de la liberté.

 

Les difficultés pour diffuser l'appel en France

 

Si l'appel du 18 juin est aujourd'hui reconnu comme un moment clé de l'histoire de la France, sa diffusion initiale en France a été confrontée à de nombreux obstacles. Entre la censure du régime de Vichy, les défis techniques liés à la radiodiffusion transnationale et la réticence générale à soutenir un mouvement de résistance, l'appel de Gaulle a dû surmonter une série d'obstacles pour parvenir aux oreilles du peuple français.

 

Dès le départ, la principale difficulté a été la censure stricte imposée par le régime de Vichy. Les dirigeants de Vichy, soucieux de maintenir une relation pacifique avec l'Allemagne occupante, ont interdit toute diffusion de l'appel de Gaulle. En outre, toute mention de l'appel dans la presse a été supprimée, rendant ainsi impossible la diffusion du message de Gaulle par les canaux traditionnels. Malgré ces restrictions, l'appel a réussi à être diffusé grâce à la radio. Cependant, cela n'a pas été sans difficultés. En raison de la faible puissance des émetteurs de la BBC à l'époque, le signal radio n'était pas suffisamment fort pour être clairement reçu dans toute la France. De plus, les Allemands tentaient de brouiller le signal, ce qui rendait l'écoute encore plus difficile.

 

Parmi les anecdotes les plus intéressantes liées à la diffusion de l'appel, il y a celle de la "chaîne de la liberté". Il s'agissait d'un réseau informel de personnes qui, ayant réussi à entendre l'appel, le transmettaient à d'autres par le bouche-à-oreille ou en le réécrivant et en le distribuant sous forme de tracts. Cette "chaîne" a joué un rôle crucial pour s'assurer que le message de Gaulle parvienne au plus grand nombre possible de personnes. Une autre anecdote notable concerne les pêcheurs bretons. Certains d'entre eux, équipés de radios à bord de leurs bateaux, ont réussi à capter l'appel depuis la mer, où le signal était plus fort. Ces pêcheurs ont ensuite joué un rôle crucial en relayant le message de de Gaulle à leur retour à terre.

 

Malgré toutes ces difficultés, l'appel du 18 juin a réussi à se frayer un chemin à travers les obstacles pour parvenir aux oreilles du peuple français. Il a allumé la flamme de la résistance et a donné aux Français l'espoir et la détermination nécessaire pour continuer à lutter contre l'occupation nazie.

 

L'impact immédiat et les réactions

 

Si les difficultés pour diffuser l'appel du 18 juin en France étaient grandes, l'impact immédiat et les réactions suite à sa transmission étaient tout aussi impressionnants. En dépit des obstacles à sa diffusion, l'appel a provoqué une réaction vive et variée parmi ceux qui ont réussi à l'entendre.

 

Dès le départ, il est crucial de noter que, malgré sa portée historique actuelle, l'appel n'a pas été largement entendu à l'origine. En effet, de nombreuses personnes en France n'étaient pas conscientes de son existence au moment de sa diffusion. Cependant, pour ceux qui ont réussi à l'entendre, il a provoqué une gamme variée de réactions, de l'indignation à l'espoir, en passant par la confusion.

 

Parmi les réactions les plus marquantes, on retrouve celle d'André Dewavrin, un officier de l'armée française qui deviendra plus tard connu sous le pseudonyme de "Colonel Passy". Lui-même a raconté plus tard comment il avait entendu par hasard l’appel alors qu'il se trouvait à Londres. L'impact fut immédiat et intense : "Je fus submergé par l'émotion", a-t-il écrit. "J'ai compris que c'était notre seul espoir". Dewavrin devint rapidement l'un des premiers à rejoindre de Gaulle, et joua un rôle clé dans l'organisation de la Résistance française.

 

Cependant, toutes les réactions ne se sont pas aussi enthousiasmées. De nombreux Français, en particulier ceux qui soutenaient le régime de Vichy, ont été choqués ou outrés par l'appel de Gaulle. Ils le considéraient comme un traître, un rebelle qui cherchait à prolonger inutilement la guerre. Le régime de Vichy lui-même a réagi rapidement, condamnant de Gaulle comme un "général félon" et le condamnant à mort par contumace. Pourtant, même parmi ceux qui étaient troublés ou confus par l'appel, de nombreux récits font état d'un sentiment d'espoir naissant. Dans les jours et les semaines qui ont suivi, des copies manuscrites du discours de Gaulle ont commencé à circuler clandestinement, diffusées par ceux qui avaient entendu l'appel et y avaient trouvé une raison de résister.

 

L'impact immédiat de l'appel du 18 juin est difficile à quantifier, mais il est indéniable qu'il a créé une étincelle, une étincelle qui, avec le temps, allait s'avérer cruciale pour rallumer la flamme de la résistance française. Malgré les réactions mitigées, l'appel du 18 juin a posé la première pierre d'un mouvement de résistance qui allait changer le cours de l'histoire.

 

La création du mythe gaulliste

 

L'appel du 18 juin 1940 a eu des implications profondes et durables, bien au-delà du contexte immédiat de la Seconde Guerre mondiale. Il a posé les fondements du mythe gaulliste, une idéologie et une vision qui ont défini la politique française pendant de nombreuses décennies après la fin de la guerre. La figure de Charles de Gaulle, le leader résolu et indomptable de la France Libre, est devenue un symbole de la résilience française face à l'adversité et de l'indépendance nationale.

 

L'élément central du mythe gaulliste est l'idée de la "grandeur" de la France. Dans l'esprit de Gaulle, la France était bien plus qu'une simple entité géographique ou politique ; elle était une civilisation, avec une mission spécifique à accomplir dans le monde. Il voyait la France comme une "certaine idée", une nation qui, par son histoire et sa culture, avait un rôle unique à jouer sur la scène mondiale. Cela se reflète dans ses discours et écrits, où il a toujours évoqué cette grandeur et cette mission.

 

De Gaulle a également incarné une forme particulière de leadership, que certains ont appelée "l'autorité charismatique". Il a souvent été perçu comme distant et austère, mais son leadership était également basé sur sa capacité à inspirer et à motiver, sur sa vision et sa détermination sans faille. Il a cultivé une image de leader providentiel, celui qui, dans les moments de crise, peut guider la nation vers un avenir meilleur.

 

Le mythe gaulliste a également été construit autour de la notion de "résistance". L'appel du 18 juin 1940, avec son appel à résister à l'occupation allemande, a marqué le début de cette association entre de Gaulle et la résistance. Cette idée de résistance a été intégrée dans le mythe gaulliste, avec l'idée que la France, sous la direction de Gaulle, était une nation qui résistait aux forces extérieures cherchant à lui imposer leur volonté.

 

Enfin, le gaullisme a mis l'accent sur l'indépendance nationale, tant en politique intérieure qu'extérieure. Cela se reflète dans des décisions telles que le retrait de la France du commandement intégré de l'OTAN en 1966, une décision qui a choqué les alliés de la France mais qui a souligné l'engagement de de Gaulle à maintenir la France comme une puissance indépendante et souveraine sur la scène mondiale.

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