La première fois que je suis monté sur le toit du palais de Potala, j'ai senti, plus que jamais, que je montais sur le toit de ma propre existence : sur une dimension de conscience que je n'avais encore jamais connue auparavant.
Pico Iyer
Localisation : Lhassa - Chine
Date : 1688
L’essentiel
Le palais du Potala est une forteresse construite au XVIIe siècle par le 5e dalaï-lama Lobsang Gyatso. Le lieu de résidence principal des dalaï-lamas successifs, il hébergea le gouvernement tibétain jusqu'à la fuite du 14e dalaï-lama en Inde durant le soulèvement tibétain de 1959. Un premier palais existait à cet emplacement depuis le VIIe siècle. Au IXe siècle, un incendie causé par la foudre le ravage. En 1645, le 5e dalaï-lama décide d’installer le gouvernement du Tibet à Lhassa.
Sur une colline haute de 130 mètres à 3700 mètres d’altitude, le palais du Potala domine la ville. Il fallut près de 43 ans pour construire les treize étages et les mille pièces. Le palais réunit les bureaux ministériels, des monastères et une école pour former les futurs hauts fonctionnaires. L’ensemble se compose du palais blanc, du palais rouge et de bâtiments annexes. L'édifice incarne l'union du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel. Il ressemble davantage à une forteresse qu’à un monastère, à cause de ses murs imposants, ses nombreuses rangées droites de fenêtres et ses toits plats. Le palais blanc regroupe les appartements du dalaï-lama, les quartiers d'habitation, les bureaux, le séminaire et l'imprimerie. Il domine une cour intérieure centrale destinée aux cérémonies, aux danses religieuses et aux représentations de l'opéra tibétain. Le palais rouge se consacre à l'étude religieuse et aux prières bouddhistes. D'un plan complexe, il abrite de nombreuses entrées, chapelles et bibliothèques sur plusieurs niveaux, reliées par de nombreuses petites galeries tortueuses. Il abrite les sépultures de huit dalaï-lamas. A l'ouest du palais rouge, les bâtiments blancs abritaient le collège monastique. Le Potala contenait également des geôles. Jusqu’au XIXe siècle, le palais comptait parmi les plus hauts bâtiments du monde.
Le 7 septembre 1904 au Potala, les Britanniques et le gouvernement tibétain signent une convention faisant de la région un protectorat britannique rattaché au Raj. En 1951 suite au départ du Dalaï-Lama, des caisses d'or et d'objets précieux sont emportées par trains, mules et porteurs vers le Sikkim. Lors du soulèvement tibétain de 1959, l’armée chinoise bombarde la façade sud du palais, endommageant le porche du palais rouge et l’école des fonctionnaires. En 1961, le palais est inscrit sur la liste des monuments historiques chinois. Entre 1989 et 1994, plusieurs campagnes de restauration se déroule, avant qu’il soit inscrit à l’UNESCO. Le Bureau de gestion du palais du Potala assure la gestion du monument.
Le Potala constitue un lieu de pèlerinage. Une soixantaine de moines demeurent dans le monastère du palais. Ils, assurent notamment, la surveillance des salles. Le palais est également un musée ouvert au public. Néanmoins, le nombre trop important de visiteurs cause des dommages. Afin de préserver le monument, un quorum journalier de 2 300 billets, réservables à l'avance, indiquant l'heure de la visite (limitée à 60 minutes) et d'un prix élevé, a été instauré de mi-avril à novembre, pour éviter que le site ne s'affaisse sous le poids d'un trop grand nombre de visiteurs.
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