« Achète-le moi, père ! » C'est avec ces mots que le jeune garçon interpelle son père. Ses cheveux longs et bouclés encadrent un visage angélique, sa silhouette frêle et délicate pourrait le faire passer pour une fille. L'adolescent, qui vient tout juste de fêter ses treize ans, fixe avec détermination le seul œil noir de son père. L'homme, aux cheveux noirs hirsutes et à la musculature taillée mais couverte de cicatrices, boite légèrement. Il toise ce fils dont il goûte rarement la présence. Ils n'ont, en apparence, rien en commun. Et pourtant ! La détermination de cet enfant le touche, le perce jusqu'au cœur. Avec ses yeux vairons, ce garçon que la postérité connaîtra sous le nom d'Alexandre le Grand, marque un point décisif face à Philippe, son père, roi de Macédoine. Élevé à la dure par son précepteur Léonidas, sous l'œil bienveillant de sa mère Olympias, Alexandre ne supporte plus l'incompétence de son roi de père, ainsi que de l'ensemble de se