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Tragédie au théâtre : l'assassinat du président Lincoln (2e partie)


Le meurtrier est rapidement identifié. Il s’agit de John Booth, un comédien sudiste. Celui-ci sombre dans l’alcoolisme, après sa faillite suite à une spéculation malheureuse à la bourse. Pour lui, Lincoln est un tyran souhaitant appauvrir le Sud par la suppression de l’esclavage et par la guerre. Il est semblable aux banquiers et financiers du Nord, qui engendrent des profits sur le dos des travailleurs sudistes. En se rendant à Washington, il se vante dans toutes les auberges de mettre en scène une pièce, qui va marquer les esprits et dont les personnages centraux sont César et Brutus. Booth veut tuer Lincoln en public. En attentant son heure, il observe sa cible et s’entoure de complices pro-sudistes. Il leur fait croire que le but est d’enlever le président, afin de favoriser la victoire de la Confédération. Il prépare sa retraite en cachant des armes et des vivres entre Washington et Richmond. Pour financer tout cela, il travaille comme homme à tout faire au théâtre Ford. Il apprend que Lincoln sera présent lors de la première de la prochaine pièce. Il loue un cheval et fait parvenir une lettre au Times, dans laquelle il revendique l’assassinat et donne le nom de ses complices.

A 22 heures, Booth accède à la loge présidentielle. Il connaît la pièce par cœur et attend le moment où le public va applaudir pour ouvrir le feu. En sautant de la loge sur la scène, il se blesse à la jambe et s’enfuit par les coulisses. Au même instant, le ministre de la guerre est lui aussi victime d’un attentat, mais ce dernier guérit de ses blessures.


Booth et son complice Herold galopent toute la nuit, mais sa jambe le fait souffrir. Ils s’arrêtent chez un médecin du nom de Samuel Mudd dans un petit village du Maryland. Les deux hommes se sont rencontrés lorsqu’ils étaient dans l’armée confédérée. La tête de Booth est mise à prix pour 50.000 dollars. L’armée est à ses trousses. Ses complices restés à Washington eux sont arrêtés: l'homme ayant attaqué le ministre, celui qui aurait dû tuer le vice président et qui au dernier moment a pris peur, enfin la femme qui les hébergeait. Le médecin qui a soigné Booth est lui aussi mis aux arrêts. A l’inverse des complices qui sont finalement pendus, ce dernier n’est condamné qu’à une peine de prison.

Après sept jours de cavale. Booth et Herold traversent le Potomac et arrivent en Virginie. Booth ne comprend pas le comportement de ses compatriotes, qui condamnent l’assassinat de Lincoln. En effet, le Sud rejette cet acte horrible, risquant de leur attirer les foudres des armées du Nord, déjà présente sur tout le territoire sudiste. De plus, un tel acte est mal vu sur la scène internationale et est difficilement justifiable auprès des autres nations. Booth et Herold se réfugient dans une grange près de Port Royal. Herold part chercher un médecin pour la jambe de Booth, dont l’état s’est aggravé. Il est dénoncé par une prostituée chez laquelle il a couché, en se vantant d’avoir assassiné le président Lincoln. Durant la nuit, les soldats encerclent la cache des fugitifs. Herold se rend, mais Booth ouvre le feu. L’armée met le feu à la grange pour créer un nuage de fumée à l’intérieur, avant de pénétrer. Le sergent Boston Corbett ouvre le feu et abat le criminel. John Booth meurt onze jours après Lincoln à 7h22.


Pendant que l’armée poursuit John Booth, tout le Nord pleure le président Lincoln. Le Nord n’a jamais été aussi uni. Lincoln est le premier président américain à être assassiné, c’est l’homme ayant donné sa vie pour la démocratie et la liberté et qui a succombé à la barbarie sudiste. Un convoi spécial est chargé de ramener le corps jusqu’à Springfield. Le Lincoln Special fait étape dans les grandes villes du Nord, où la population rend hommage à leur dirigeant. Il arrive le lendemain de la mort de Booth. Abraham Lincoln repose désormais dans le cimetière de Springfield. Un monument en l’honneur de sa mémoire et de son combat est inauguré à Washington en 1922.

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