À Rome, la ville éternelle, les corbeaux, ces émissaires noirs du ciel, étaient considérés comme des joyaux. Tout comme leurs proches, les corneilles, ces oiseaux étaient couramment apprivoisés et tenus en haute estime. Les Romains, dans leur quête infinie d’amusement et d’innovation, dressaient ces oiseaux pour diverses tâches, allant de la chasse aux salutations.
Les porches des maisons romaines résonnaient souvent du "Salve" sonore des corbeaux placés en évidence, accueillant les arrivants. Avec le temps et la persévérance, certains corbeaux pouvaient même maîtriser des phrases bien plus complexes, à la grande joie de leurs propriétaires.
Le récit de Pline à ce sujet est particulièrement divertissant. Un Romain, plus rusé que la moyenne, avait vu une opportunité en or et avait enseigné à son corbeau à dire "Ave Caesar, victor, imperator" ("Salut César, empereur victorieux"). Quand Auguste est rentré triomphant à Rome après la victoire d’Actium, il a été salué par ce corbeau éloquent. Touché par cet accueil inattendu, Auguste a offert la somptueuse somme de 20 000 sesterces pour l’oiseau, faisant du propriétaire malin un homme riche du jour au lendemain.
Cependant, Rome, étant une ville de tendances et de modes, a vu une augmentation soudaine du nombre de corbeaux parlants. Les Romains, dans l’espoir de reproduire la chance du premier homme, se sont lancés dans un apprentissage intensif pour leurs corbeaux. Cependant, Auguste, bien que généreux, a dû mettre un terme à ses achats, son palais devenant une volière encombrante.
Parmi ces aspirants, un cordonnier modeste et tenace espérait lui aussi toucher le jackpot. Malheureusement, son corbeau semblait avoir des aspirations différentes. Malgré tous ses efforts, le corbeau restait silencieux. Jour après jour, le cordonnier se lamentait : "Opera et impensa periit" ("J'ai perdu mon argent et ma peine"), désespérant que son investissement et ses efforts ne portassent pas leurs fruits.
Un jour fatidique, alors que le cordonnier était posté sur le passage d’Auguste, son corbeau, resta désespérément muet. Cependant, avant qu’Auguste ne puisse reprendre sa route, l’oiseau répéta la complainte de son maître: "Opera et impensa periit". La surprise et l’amusement furent palpables. L’empereur, dans un éclat de rire, fit une offre pour l’oiseau, transformant le cordonnier désespéré en un homme comblé.
Comme quoi...
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Merci encore pour cette amusante anecdote.
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