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Affichage des articles associés au libellé Art

La Légende de la Tombe de Victor Noir : Du Martyr de la République au Sex-Symbol du Père Lachaise

Des légendes, il en existent beaucoup au Père Lachaise. Laissez-moi vous en raconter une amusante. Victor Noir, de son vrai nom Yvan Salmon, était un journaliste français né le 27 juillet 1848. Sa vie a été tragiquement écourtée à l'âge de 21 ans lors d'un incident qui a marqué la fin du Second Empire. Sa mort a fait de lui un symbole de la République et un martyr de la liberté de la presse. Noir a été abattu par surprise par Pierre-Napoléon Bonaparte, le cousin de l'empereur Napoléon III, lors d'une dispute entre la rédaction du journal républicain La Marseillaise et Bonaparte. Une affaire presque banale pour une époque où la moindre insulte se terminait par un duel loin des discussions feutrées et faussement neutres des tribunaux. Noir avait été désigné comme témoin d'un duel. Bonaparte, ne supportant pas que les témoins de son adversaire soient solidaires des propos anti-bonapartistes de son adversaire et profitant de du retard de ce dernier, il tire dans la poit

L’Angélus de Jean-François Millet

Jean-François Millet naît en 1814 à Gruchy dans une famille de paysans aisés normands. A 19 ans, il part pour Cherbourg étudier la peinture, puis s’inscrit aux Beaux-Arts à Paris. Il peint des nus, des scènes mythologiques et historiques. En 1848, il expose Un vanneur, sa première œuvre marquante de ses grandes figures paysannes. C'est la première œuvre inspirée par le travail paysan. Il développe cette thématique en peignant une série de scènes rurales souvent poétiques. Il les classe dans l'influence du courant réaliste, glorifiant l'esthétique de la paysannerie. L’Angélus fait partie de cette série présentée lors de l’exposition universelle de 1867 à Paris. Ce tableau présente un couple de paysans interrompant son travail pour prier. Une scène tirée de la propre vie de l’artiste : « L’Angélus est un tableau que j’ai fait en pensant comment en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant la cloche, de nous faire arrêter notre

Marie-Antoinette de Habsbourg, Reine de France, et ses enfants

En 1785, Marie-Antoinette incarne la débauche et la frivolité qui règnent à Versailles. Elle a l'image d'une femme superficielle, indifférente aux souffrances de ses sujets. La reine souhaite donner une autre image d'elle. Elle commande à Louise Elisabeth Vigiée Lebrun, sa peintre attitrée, un nouveau portrait d’elle. Vigiée Lebrun s'entretient de la commande avec son ami Louis David. Il lui conseille de reprendre la construction du tableau " La Sainte famille" de Raphaël, où la Vierge deviendra la reine, l'enfant Jésus le dauphin et Saint Jean la Princesse. Louise Elisabeth Vigiée Lebrun, née en 1755, dessine dans l'atelier de son père dès le plus jeune âge. Elle reçoit les enseignements de Doyen et de Joseph Vernet. A 15 ans, elle réalise le portrait de sa mère. Cette toile lui vaut la renommée de Paris. Les aristocrates viennent lui rendre visite dans son atelier situé près du Palais Royal. On parle d'elle à la reine. En 1778, Marie-A

Le destructeur du nez du sphinx

Voilà bien longtemps que les hommes de la riche et nourricière terre d’Egypte le contemple. On vient également de loin pour se recueillir devant lui. Le Sphinx, cet être gigantesque que les plus grands hommes révèreront comme un dieu est un porte bonheur ! Né de la volonté du pharaon Khéphren, ce mastodonte taillé dans la roche garde depuis 2500 av. notre ère environ le plateau de Guizèh et ses somptueuses tombes : les pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos. Le Sphinx parcourt les siècles avec aisance bien qu’il faille régulièrement le déterrer car le sable, inlassablement, vient le recouvrir jusqu’aux épaules. La chrétienté puis l’islam passent et le culte du dieu lion à tête d’homme s’éteint progressivement sans toutefois totalement disparaître. Les musulmans d’Egypte le considèrent tel un génie et l’admirent comme une œuvre d’art défiant la nature et rendant grâce au génie humain voulu par Dieu. Malheureusement, les belles heures théologiques, bien souvent plus intellectuelles

Khéphren, la statuaire du Pharaon au faucon

L’Egypte pharaonique a laissé bien des chefs d’œuvres avec son histoire qui s’étale sur plus de 3000 ans. De ces êtres mi-dieu, mi-humain, que sont les pharaons, nous connaissons les œuvres grandioses telles que les pyramides et les temples. Cependant, à quoi ressemblaient ces souverains immortels il y a plus de 5000 ans, comment se faisaient-ils représenter pour l’éternité et quelles fonctions remplissaient leurs statues ? L’art égyptien ne poursuivait pas seulement des fins esthétiques, mais remplissait avant tout des fonctions politiques et liturgiques. La statue du pharaon, placée à un endroit précis, remplaçait le corps même du souverain : elle indiquait donc la place du roi au sein de la société. Les sources écrites sont trop peu nombreuses pour que l’on puisse véritablement se faire une idée précise de la royauté en Égypte ancienne, et ainsi trancher sur la perception qu’avaient les anciens habitants de leur souverain. Les égyptologues sont aujourd’hui partagés sur

La Vénus d'Urbino de Titien

Tiziano Vecello, dit Titien en français (1490-1576), est un peintre vénitien. Dès 1510, il est déjà célèbre dans toute la péninsule italienne. Il choisit de travailler pour Venise en échange d’importants avantages en nature. Son talent interpelle les autres princes italiens puis l’empereur Charles Quint, dont il devient le peintre favori. Titien peint de nombreux portraits des grands personnages de son époque, mais également des scènes religieuses. Son œuvre connaît plusieurs étapes. Il emprunte à ses deux maîtres, Giovanni Bellini et Giorgone, les sujets et le style se caractérisant par des formes larges et cernées. Dans les années 1550, Titien travaille davantage sur la lumière et les couleurs, afin de donner davantage de profondeur à ses portraits. Cependant, Titien reste toujours classique dans sa conception d’ensemble et demeure le maître indiscutable de la peinture vénitienne. Dans cette œuvre de 1538, exposée actuellement à la Galerie des Offices à Florence, Titien représente

La Naissance de Vénus de Bouguereau

William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) est un peintre français fortement inspiré par ses confrères de la Renaissance et tout particulièrement par Raphaël. Il tient à maintenir la peinture dans le style académique. Il réalise de nombreux portraits méticuleux, des tableaux religieux et des scènes mythologiques. Ces dernières sont souvent prétextes à représenter dans des décors surnaturels ou archéologiques des nus féminins d’un fort érotisme. Dans cette œuvre de 1879, exposée actuellement au musée d’Orsay à Paris, Bouguereau représente la naissance de Vénus, déesse romaine de l’amour. Selon les récits mythologiques, Vénus a jailli de l’écume de la mer, en sortant d’un coquillage. Le mot « écume » se dit aphros en grec d’où le nom d’Aphrodite. Homère nous décrit l’évènement de la manière suivante : Le souffle du vent d’ouest l’a portée De l’écume jaillissante et par-dessus la mer profonde Jusqu’à Chypre, son île, aux rivages frangés de vagues Et les Heures couronnés d’or L’ont accueillie

Fragonard, l'art du désir et de l'amour à travers Le Verrou

Simple scène de genre, dans l’esprit grivois de l’époque fin d’Ancien Régime, ou bien tableau d’histoire moralisant, Le Verrou de Jean Honoré Fragonard (1732-1806), exposé au Louvre, bouleverse intentionnellement la hiérarchie des genres. A première vue, il s’agit d’une scène galante : une femme résiste faiblement aux ardeurs amoureuses de son amant qui ferme le verrou de la chambre. Pourtant, l’œuvre est remplie de détails intrigants, tous plus symboliques les uns que les autres. Si on s’en tient à la logique de l’instant, l’homme qui ferme la porte n’a pas atteint son but. Une question nous traverse alors l’esprit : pourquoi la chambre est-elle déjà dans le désordre ? Dans ce contexte troublant, certains objets dévoilent toute leur symbolique : l’érotisme. La chaise renversée est une allusion aux « jambes en l’air », le vase ou calice, ainsi que la rose, sont tous deux des allusions au sexe féminin. Le verrou, quant à lui, est une référence « virile »