Dans le tumulte des foires du XIXe siècle, une étrange attraction attirait les curieux. Un mannequin à l'effigie d'un Turc, coiffé d'un turban, attendait patiemment que les plus forts viennent tester leur puissance en frappant sa tête de bois avec un marteau. C'est de cette image que naquit l'expression "tête de turc", désignant aujourd'hui une personne victime de moqueries ou de méchancetés. Mais une autre origine, plus poétique, pourrait être susceptible. Loin des foires bruyantes, dans le calme des ateliers d'Istanbul, des artisans façonnaient depuis le XVe siècle de magnifiques pipes en écume de mer. Cette pierre calcaire, abondante dans le Bosphore et la Mer Noire, était prise des fumeurs pour sa capacité à adoucir le tabac tout en absorbant la nicotine. Les pipes étaient ornées de divers motifs, mais l'un d'eux revenait fréquemment : une tête de Turc enturbannée. Ces pipes étaient de véritables œuvres d'art. Certaines pourraient a