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Les pompiers de Paris soufflent leurs bougies

Dimanche dernier, 18 septembre 2011, la brigade des sapeurs pompiers de la ville de Paris ont fêté leur deux cents ans d’existence.

Un soir de février 1810, l’empereur Napoléon Ier se réveille brutalement, en pleine nuit. Un incendie s’est déclaré dans son palais de Saint Cloud. Le feu est vite maîtrisé et on ne dénombre aucune victime. Suite à cet incident, Napoléon décide la création d’une garde de nuit spéciale à toutes les résidences impériales. Celle ci est intégrée à la garde de l’empereur.



Le 1er juillet 1810, Napoléon Ier organise des festivités pour son mariage avec Marie Louise l’archiduchesse d’Autriche. Lors du bal donné chez l’ambassadeur près de la chaussée d’Antin, un incendie se déclare. Les secours évacuent le couple impérial en catastrophe. Marie Louise regagne Saint Cloud, tandis que Napoléon reste sur place, afin de superviser les opérations. Les secours se révèlent très insuffisant, si l’on en juge par le nombre de morts et de blessés recensés dans le rapport.



Le lendemain, le ministre de l’Intérieur reçoit une lettre de l’empereur. Ce dernier est furieux de l’inefficacité de la compagnie des sapeurs. Il faut dire que les combattants du feu rencontrent plusieurs problèmes, comme un encadrement lacunaire et l’inexistence de procédure d’urgence. Le matériel demeure rudimentaire. En effet, ce dernier n’a guère évolué depuis le XVIIIe siècle. Le principal outil demeure la pompe à bras. Le chariot est tiré par des hommes ou des chevaux. La pression, nécessaire pour envoyer de l’eau, doit être pompé à la main, d’où le terme de pompier. A cette époque, il n’existe pas encore de réseau de bouche à incendie. L’eau provient des fontaines publiques. Les habitants forment une chaîne humaine avec des seaux, pour remplir le réservoir. Le matériel ne se perfectionnera qu’à partir des années 1880. Néanmoins, certains instruments sont toujours employés par les pompiers du XXIe siècle, tels que la hache ou la petite échelle à crampon.


Par ailleurs, un conflit d’intérêt mine davantage l’efficacité des pompiers. En effet, le préfet de police est le commandant opérationnel, tandis que le préfet de la Seine est chargé du budget, du logement et de l’intendance. Les deux hommes ne cessent de se mettre des bâtons dans les roues.



Napoléon Ier souhaite réorganiser, ce qui avait plus ou moins disparu avec la Révolution. En effet, un corps de pompiers affecté à la ville de Paris, existe depuis le début du XVIIIe siècle. Avec le soutien de l’empereur, Etienne Denis Pasquier, nommé préfet de police en 1811, devient le seul chef opérationnel et administratif des sapeurs pompiers. Le 18 septembre, Napoléon signe au château de Compiègne, le décret donnant officiellement naissance au corps des sapeurs pompiers de la ville de Paris. Le décret ordonne la création de quatre compagnies de 142 hommes chacune, placées sous l’administration du préfet et sous autorité du ministre de l’Intérieur. Le reste du texte porte sur l’organisation du corps, l’équipement, le recrutement, la gestion, les casernes, la discipline et les possibilité d’avancement.



En ce sens, ces derniers ont un statut particulier, puisqu’ils appartiennent à un corps militaire, lié à l’armée du génie. Ils sont les seuls en France dans cette situation, avec la brigade des marins pompiers de Marseille appartenant à la Marine. Tous les autres sont des professionnels civils ou des volontaires.


Aujourd’hui, la brigade des sapeurs pompiers compte 81 casernes et emploie plus de 7.000 personnes à Paris, ainsi que dans la petite couronne. Leur mission, leur statut particulier et leur proximité avec les habitants, leur vaut la sympathie des Parisiens, qui s’exprime en autre lors du défilé du 14 juillet.









source image
prefecturedepolice.interieur.gouv.fr

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