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Le mythe de la Grèce blanche

Le mythe d’une statuaire grecque blanche s’est forgé dans la Rome antique pour des raisons esthétiques et idéologiques. La Renaissance nous a laissé l’image d’une statuaire en marbre blanc synonyme de grande pureté. Quand nous pensons à la Grèce , nous voyons ses ruines incolores et ses maisons blanches surmontées de toits d’un bleu identique à celui du ciel et de la mer. Or dès le XIXe siècle, les archéologues découvrent sur les statues originales des pigments prouvant qu’elles étaient peintes de couleurs vives. Dans son livre, Le Mythe de la Grèce Blanche , paru en 2013, Philippe Jockey déconstruit le mensonge d’une Grèce aux statues et monuments blancs. Pour les Grecs antiques, le blanc est synonyme d’inachèvement. Tous les temples et toutes les statues sont colorés. Les Romains, qui raffolent de sculptures grecques, préfèrent le blanc, symbole de pouvoir, de richesse et de bon goût. A l’inverse, les couleurs symbolisent l’extravagance et l’impureté. Seul le rouge trouve

L'esclavage et les Etats-Unis

En 1860, les Etats-Unis comptent 4 millions d’esclaves. Sur les huit millions de Blancs que comptent environ la totalité des États esclavagistes, seulement 385 000 possèdent des esclaves, soit 4,8% de la population. La moitié possède cinq esclaves ou moins, 110 000 Blancs en ont plus de 50 et 3 000 Blancs plus de 100. Bien que la question de l’esclavage soit l’une des causes de la guerre de Sécession, l’abolition n’apparaît pas comme la principale préoccupation des belligérants. Arrivé au pouvoir, Abraham Lincoln s’est prononcé contre son expansion, mais a promis de ne pas remettre en cause cette pratique dans les Etats où elle existe déjà. Les Confédérés font sécession pour défendre leur droit à l’auto-détermination et protéger leurs intérêts et leur mode de vie menacés par le Nord. Cette remise en cause se cristallise autour de la question de l’esclavage. De leur côté, les Nordistes luttent d’abord pour préserver l’Union. L’abolition devient un des enjeux du conflit au milieu de

Le Vasa : vaisseau amiral suédois

En 1626, la Suède protestante déclare la guerre à la Pologne catholique. Sa flotte est vétuste et elle perd de nombreux navires. Le roi Gustave Adolphe II décide de reconstruire sa flotte, dont le navire le plus puissant portera le nom de la dynastie régnante : Vasa. Le roi passe commande à deux ingénieurs hollandais Henrik Hybertsson et Arendt de Groote. Le premier travaille en Suède depuis vingt ans. Il a déjà construit des navires pour la couronne. A l’époque, les Hollandais sont réputés pour être les meilleurs ingénieurs navals d’Europe. Les deux hommes doivent construire 80 navires en quatre ans, dont le Vasa. Le budget alloué au vaisseau amiral équivaut à 25% des revenus du pays. Stockholm comprend un port et des chantiers navals. Ils sont installés à quelques centaines de mètres de la vieille ville sur la presqu’île de Blaisy Olsun en face du palais. Employant 400 personnes, il s’agit de la plus grande entreprise de la ville. Plusieurs langues s’entendent dans l’arsenal

Napoléon Ier et la campagne de Russie

En 1807, Napoléon Ier domine une grande partie de l’Europe. La paix avec la Russie est signée. Le traité prévoit que la Russie doit déclarer la guerre au Royaume-Uni, ennemi des Français, et cesser de commercer avec eux. Seulement le tsar Alexandre Ier continue d’ouvrir ses ports aux navires britanniques. Ce commerce est vital pour l’économie de son pays. De plus, il ne voit pas d’un bon œil la résurrection de la Pologne et la présence de troupes françaises sur sa frontière occidentale. Napoléon considère cette décision comme la preuve du non respect du traité. Le 24 juin 1812, 600.000 soldats traversent le fleuve Niémen, sans compter les civils (ingénieurs, médecins, marchands, artisans, femmes et enfants des officiers). Toutes les langues européennes sont parlées dans cette armée, car la France enrôle ses soldats dans tout l’empire. Napoléon souhaite mener une guerre rapide pour forcer le tsar à respecter les engagements du traité. Depuis Austerlitz, Alexandre Ier sait qu’il

Merlin

Les origines du personnage Le personnage de Merlin apparait sous la plume de l’évêque Geoffroy de Monmouth au XIIe siècle. Bien qu’il prétende faire œuvre d’historien, la plupart des spécialistes estiment que ses chroniques relèvent de l’invention. En 1134, ce dernier rédige Les Prophéties de Merlin qui regroupe une liste de prédictions portant sur l’évolution de la Bretagne (Grande-Bretagne actuelle). Il se serait inspiré d’un poème gallois du Xe siècle l' Armes Prydein évoquant un barde du VIe siècle nommé Myrddin. Au XIIIe siècle, le lettré Giraud de Barri, revenu d’un séjour au Pays de Galles, rapporte qu’il existe dans les textes anciens deux Myrddin distincts tout deux devins : Myrddin Emryst et Myrddin Wyllt. Le Merlin de Monmouth est un mélange de ces deux personnages. Peu de temps après, Geoffroy de Monmouth rédige une Histoire des rois de Bretagne, dans laquelle évolue Arthur secondé par Merlin. Représentant du pouvoir spirituel, Merlin est à la fois un devin et

Le commerce maritime européen

Les échanges maritimes sont intenses depuis la plus haute antiquité. La Rome antique compte un million d’habitants. La ville importe de grandes quantités de provisions venant de tout l’empire. Les marchandises transitent via le port d’Ostie. L’expansion économique de l’empire romain entraine le développement de grands ports, tel celui d’Arles sur le Rhône. Le fleuve constitue une artère primordiale dans les échanges commerciaux de l’Occident romain. Les amphores sont les contenants les plus utilisés et les seuls parvenus jusqu’à nous. Le temps a détruit les sacs, ballots et autres tonneaux. Certains navires sont conçus expressément pour transporter de grandes jarres appelées dolia . Les archéologues découvrent de nombreuses épaves chargées d’amphores. Selon le type de navire, le nombre d’amphores varie de plusieurs centaines à quelques milliers. Leurs formes et leurs dimensions dépendent des produits transportés : vin, huile, dattes, garum (sauce à base de poisson). Les cols d’amp