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L'au delà

Le refus par l’Homme de sa finitude provoque son désir d’éternité. Les Hommes de la préhistoire se préoccupent d’honorer leurs défunts. Ils mettent en scène et ritualisent la mort pour lui donner une forme concrète et, de ce fait, la rendre moins effrayante. En Mésopotamie, les défunts rejoignent un monde souterrain duquel il est impossible de sortir. Ils deviennent une ombre ou un souffle se nourrissant de poussière. Le culte des morts favorise l’amélioration de ses conditions d’existence. Il n’existe pas de vie heureuse après le décès. L’Homme accomplit son destin sur terre de son vivant. Les Grecs et les Romains se dirigent dans l’Hadès après leur mort. Au –VIIIe siècle, Homère et Hésiode décrivent l’enfer. Des montagnes infranchissables et le fleuve Styx cloisonnent ce lieu. Le froid, l’humidité et l’obscurité y règnent. L’écoulement du fleuve et les aboiements du chien Cerbère provoquent un vacarme abrutissant. Les ombres s’agglutinent sans aucune distinction, en attend

Meaux : cité épiscopale (Seine et Marne)

La ville de Meaux est située au Nord de la Seine et Marne dans un méandre de la Marne et dans la région fertile de la Brie. Le site est propice à l’installation humaine. La ville est attestée dès l’époque gallo-romaine. La cité, appelée Meldus en latin, se dote de remparts au IIIe siècle, dont une partie est toujours visible de nos jours. Les habitants de Meaux, les Meldois, tire leur nom de l’ancienne appellation de leur ville. Siège de l’évêché, le palais épiscopal constitué de la cathédrale et des divers bâtiments conventuels, en constitue le cœur. La construction de la cathédrale débute au XIIe siècle sur l’emplacement de l’église mérovingienne. Elle ne s’achève officiellement qu’au XVIe siècle faute de financement, à cause de la guerre de Cent ans et de l’occupation anglaise. Dans les faits, elle ne fut jamais réellement achevée, comme en témoigne la deuxième tour remplacée par un simple clocher recouvert d’ardoises, d’où son nom de « tour noire ». De petite taille

Elisabeth de France : sœur du roi

Histoire, temporalité et nazisme

Dans l'Ancien régime, la société était cohérente, homogène, fermée et hiérarchisée. Chacun restait à la place que la nature lui avait assignée. La communauté parlait d'une seule voix, celle de son chef qui s'imposait de part ses qualités naturelles. Après la révolution de 1789, l 'individu n'est plus membre d'une communauté parce qu'il y est né, mais parce qu'il y a adhéré. C'est la notion de contrat social développée par Jean Jacques Rousseau. Le libéralisme et l'égalitarisme ont engendré la cacophonie et permis aux étrangers et aux juifs de devenir citoyens. Le marxisme encourage à combattre les hiérarchies naturelles. Il déplace le combat de la sphère racial à la sphère sociale, divisant ainsi les citoyens du même pays. Pour Goebbels, il faut effacer 1789 de l'histoire. Néanmoins, le nazisme n'est pas un retour en arrière. Il convient d'adapter dans le présent l'harmonie des communautés passées, seules garantes de paix socia

L’An mil : l’année de profonds bouleversements ?

Aux alentours de l’An Mil, les moines notent les événements qui leur paraissent anormaux. Dans l’Apocalypse il est écrit que Satan se libérera de ses chaines au bout de mille ans. Ils sont les seuls à se rendre compte que le monde se situe au croisement de deux millénaires. Le peuple continue à se référer au cycle des saisons. L’historien George Duby a mis en avant des moments de tension au XIe siècle. D’après lui, la purification de la société passe par des pogroms, les chasses aux sorcières et de grandes processions expiatoires. Les Hommes du Moyen-âge ne craignent pas la fin du monde en tant que tel. Ils sont davantage préoccupés par le salut de leur âme. Cette "peur" a été plusieurs fois mise en avant par des groupes critiquant l'Église, tels les protestants au XVIe siècle ou les philosophes des Lumières. Pour les médiévistes mutationnistes entre les années 1950 et  1980, l 'an mil coïncide avec un changement brutal de société. Les structures publiques carolingie

Une vie de Romain

Pour plus de commodité, l’interview a été traduite du latin en français. Les Romains ne connaissent pas le vouvoiement, voilà pourquoi nous avons tutoyé notre interlocuteur. Présente-toi à nos lecteurs. Je m'appelle Caius Flaminus Maximus. Je suis un chevalier, c'est à dire que les membres ma famille sont d’anciens militaires reconvertis dans l’administration et les affaires. Elle possède un cens de 400.000 sesterces. Nous faisons partie de l'aristocratie avec les sénateurs. Ces derniers possèdent un cens supérieur à un million de sesterces et sont sénateurs depuis trois générations. Ton rang social se voit-il dans ta tenue vestimentaire ? Oui. Je porte l’angusticlave, une tunique rayée avec une étroite bande pourpre, ainsi qu’un anneau d’or. Les sénateurs, eux, revêtent le laticlave, une écharpe pourpre. Chez l’homme, la toge est le vêtement du citoyen romain qu’il doit porter lors des cérémonies civiques. Elle est maintenue par des fibules, sorte de broche