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Affichage des articles associés au libellé Rome

Néron, Britannicus et Locuste : La Danse Mortelle des Saturnales

La Rome impériale était, à l'époque de Néron, un creuset de complots, d'intrigues et d'ambitions démesurées. Chaque banquet, chaque réunion était une opportunité pour s'assurer du soutien de ses proches, ou à l'inverse, pour identifier et éliminer les menaces. Parmi les faits marquants de cette période, un événement majeur s’est déroulé lors des festivités des Saturnales, des fêtes somptueuses en l'honneur du dieu Saturne. Les Saturnales, pour ceux qui ne seraient pas familiers, étaient l'une des fêtes les plus attendues de l'année romaine. Durant ces fêtes, les rôles sociaux étaient souvent inversés : les maîtres servaient leurs esclaves, et toute la ville s’adonnait à une frénésie de festivités et d’échanges de cadeaux. C'était un temps de célébration, mais également de prudence pour les élites romaines.   Un jour, en plein cœur de cette période festoyante, l’empereur Néron décida de réunir quelques-uns de ses proches confidents. La salle était orn

Le Calendrier Julien : L'innovation de Jules César et Sosigène qui a Défini les Années Bissextiles

Dans le cœur bouillonnant de la Rome antique, la grandeur et la gloire de l’empire étaient souvent éclipsées par les petites incohérences de la vie quotidienne. L’une de ces incohérences était le calendrier romain, imprécis et sujet à des manipulations politiques. C’est dans ce contexte que Jules César, le dirigeant ambitieux et visionnaire de Rome, a décidé de réformer ce système défectueux. Rome, à cette époque dominait une partie de l’Europe et de la Méditerranée. Son « Empire » s’étendait de la Bretagne à l’Égypte, englobant une multitude de cultures, de croyances et de pratiques. Cependant, malgré cette hétérogénéité, une constante demeurait : le besoin d’un calendrier précis et fiable pour gérer les affaires, tant religieuses que civiles. Les prêtres romains, responsables de l’ajout de jours supplémentaires au calendrier, utilisaient souvent ce pouvoir à des fins personnelles, rendant le calendrier imprévisible. Et justement l’Egypte était le lieu de tous les savoirs et de toutes

Quand les Corbeaux de Rome encensent Auguste

À Rome, la ville éternelle, les corbeaux, ces émissaires noirs du ciel, étaient considérés comme des joyaux. Tout comme leurs proches, les corneilles, ces oiseaux étaient couramment apprivoisés et tenus en haute estime. Les Romains, dans leur quête infinie d’amusement et d’innovation, dressaient ces oiseaux pour diverses tâches, allant de la chasse aux salutations.  Les porches des maisons romaines résonnaient souvent du " Salve " sonore des corbeaux placés en évidence, accueillant les arrivants. Avec le temps et la persévérance, certains corbeaux pouvaient même maîtriser des phrases bien plus complexes, à la grande joie de leurs propriétaires. Le récit de Pline à ce sujet est particulièrement divertissant. Un Romain, plus rusé que la moyenne, avait vu une opportunité en or et avait enseigné à son corbeau à dire " Ave Caesar, victor, imperator " ("Salut César, empereur victorieux"). Quand Auguste est rentré triomphant à Rome après la victoire d’Actium, il

Antinoüs, l'amant d'Hadrien : De la Beauté Divine à la Légende Immortelle

Au-delà de l'histoire officielle, la légende d'Antinoüs a pris une vie propre, alimentée par des récits et des mythes qui ont traversé les âges. Selon une légende, Antinoüs n'était pas un simple mortel, mais un demi-dieu, fils d'une nymphe et d'un dieu inconnu. Sa beauté n'était pas seulement le fruit du hasard, mais un don divin qui lui avait été conféré dès sa naissance. Hadrien, bien avant de rencontrer Antinoüs, aurait fait un rêve prophétique. Dans ce rêve, il se tenait au bord d'une rivière cristalline, et un jeune homme à la beauté surnaturelle émergeait des eaux, tendant la main vers lui. Lorsque leurs doigts se sont touchés, une lumière éblouissante a enveloppé Hadrien, lui promettant amour éternel et protection divine. Ce n'est que des années plus tard, lorsqu'il a croisé le regard d'Antinoüs pour la première fois, qu'il a réalisé que le jeune homme de son rêve et le jeune Bithynien étaient une seule et même personne. Leur amour n&#

La Papesse Jeanne et la Chaise Percée : Légende Médiévale ou Révolution Féminine ?

La Papesse Jeanne. Voilà bien un nom qui évoque mystère, controverse et damnation. Cette figure plus ou moins historique, dont l'existence même est sujette à débat, a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de l'Église catholique. Et si nous partions de la base de la philosophie du philosophe grec Évhémère, à savoir que toute légende a probablement une base existentielle !  Plongeons alors dans le mystère et voyons qui était vraiment cette femme qui aurait réussi à se hisser au sommet de la hiérarchie ecclésiastique, un poste normalement réservé aux hommes ?     La légende de la Papesse Jeanne prend ses racines au Moyen Âge, pendant le IXe siècle, à une époque où l’Europe se déchirait territorialement sous les différents règnes des petits-fils de Charlemagne et où l'Église catholique dominait la vie liturgique, spirituelle et intellectuelle de l’Europe. C'est dans ce contexte que Jeanne, une jeune femme dotée d'une intelligence exceptionnelle, aurait déf

Flavius Josèphe : Entre Rome et Jérusalem, le Destin d'un Historien Juif au Cœur de l'Empire

Né à Jérusalem en l'an 37, mort à Rome vers l'an 100, Josèphe a été le témoin d'une guerre locale qui devait devenir notre principale source de renseignement. Pour ses contemporains latins, tels Tacite, la prise de Jérusalem en 70 ne constituait qu'un succès romain de plus dans une longue série de victoires et, bien que l'âpreté de la résistance juive fût soulignée sans aménité, cet épisode ne paraissait pas mériter tant d'attention. Rome sortait toujours vainqueur. Pour Joseph, fils de Mathias, descendant d'une noble lignée sacerdotale par son père et de la dynastie royale hasmonéenne par sa mère, c'est un événement d'une dimension cosmique où Dieu lui-même intervient. Mais au moment où il écrit cette histoire, vers 75, il porte déjà le nom de la gens Flavia, celle des vainqueurs de son peuple, Vespasien et Titus, et son prénom hébreu Joseph n'est plus qu'un cognomen latinisé en Josephus. Il est un juif assimilé. Joseph ne s'était pourt