Le Colisée
Tant
que durera le Colisée, Rome
durera. Quand le Coliséetombera, Rome tombera, et avec Rome, le monde.
George Gordon, lord Byron
Localisation : Rome ; Italie
Date : 80
Architecte :
L’essentiel
En 64, un immense incendie ravage
certains quartiers de Rome. Les flammes dévorent l’amphithéâtre de Statilius
Taurus. Arrivé au pouvoir, Vespasien ordonne la construction d’un nouvel amphithéâtre
sur l’espace qu’occupe le palais de Néron. Il finance en grande partie les
travaux grâce au butin ramené de Jérusalem. Son successeur, Domitien ajoute
l’hypogée, ce vaste réseau souterrain utilisé pour abriter les animaux et les
gladiateurs. De plus, il fait construire une galerie tout au sommet pour
accroitre le nombre de places. Il est inauguré en 80 par l’empereur Titus. A
cette occasion, l’arène est transformée en bassin pour reconstituer la bataille
navale de Corinthe contre Corcyre.
Le nom « colisée » est
impropre. Il conviendrait de parler d’amphithéâtre Flavien. Le terme
« colisée » est dérivé d’une statue colossale de Néron érigée à
l’entrée de son palais. Après sa mort, la statue est modifiée pour représenter
Hélios.
Le Colisée mesure 189 mètres de
long pour 156 de largeur. Sa hauteur est de 48 mètres. Il occupe une superficie
de 2.4 hectares. Le bâtiment repose sur une base de deux marches. La
construction est simplifiée par la répétition du motif architectural. Les
pierres sont montées sans mortier, mais tenues entre elles par des agrafes de
fer.
La paroi extérieure se compose de
trois niveaux d'arcades. Elle est surmontée d'une plate-forme sur laquelle se
dresse un attique de grande hauteur, percé de fenêtres à intervalles réguliers.
Les arcs des deux premiers étages accueillent 160 statues en bronze doré représentant
des divinités et des personnages de la mythologie. Entre chaque arc se dressent
des boucliers pris aux ennemis de Rome lors des conquêtes. 240 mâts, d'une
vingtaine de mètres de hauteur, sont dressés au sommet de l'attique. Ils
soutiennent le velum, un gigantesque auvent rétractable en lin, destinée à
abriter les spectateurs du soleil ou de la pluie. Il se penche légèrement vers
le centre pour évacuer l’eau.
Le Colisée dispose d’un système
de gestion de flux des spectateurs identique à ceux de nos stades. Sa capacité
est de 50.000 personnes. Les 84 entrées sont numérotées. Des grilles permettent
de réguler les flux. Les billets sous forme de tessons de poterie mentionnent
un numéro de section, de rangée et de siège. La hiérarchie sociale se reproduit
à l’intérieur du Colisée. Des loges sont réservées pour l’empereur et les
Vestales, d’autres pour les Sénateurs et les Chevaliers. Certains d’entre eux
possèdent leur place attitrée. Leur nom est toujours gravé sur l’emplacement.
Les pauvres, les femmes et les esclaves occupent les places les plus hautes.
Les spectateurs apportent un coussin qu’ils posent sur les sièges en pierre.
La scène se compose d’un plancher
de bois recouvert de sable. Ce dernier, pouvant être rapidement changé, absorbe
le sang. Un vaste réseau de souterrain se situe sous la scène. Plusieurs
dizaines de puits permettent d’accéder à la scène pour les gladiateurs, les
animaux et les décors, via des ascenseurs actionnés par des poulies. Des
tunnels souterrains relient le Colisée avec des écuries et des écoles de gladiateurs
situées à proximité du Colisée.
Le Colisée accueille des combats
de gladiateurs, des chasses aux animaux sauvages, des reconstitutions de
batailles, des spectacles végétaux et des exécutions. Ces dernières se
déroulent souvent le midi, lorsque les spectateurs quittent l’amphithéâtre pour
déjeuner. Certains aristocrates financent des spectacles, afin de montrer leur
richesse et s’attirer les faveurs du peuple.
Le Colisée
demeure en activité jusqu’au milieu du VIe siècle. Au cours du Moyen Âge, une
église est érigée dans l’arène. Les arcades servent d’habitations et
d’ateliers. En 1349, un tremblement de terre l’endommage fortement. Les pierres
sont réemployées pour d’autres constructions. Au XVIIIe siècle, le pape Benoit
XIV décide de faire du Colisée un lieu sacré en mémoire des chrétiens
martyrisés. L’édifice est en partie restauré pour accueillir un sanctuaire et
un chemin de croix. Des fouilles archéologiques sont entreprises au XIXe
siècle. En 1995, un chantier de restauration débute.
Les subventions
de l’Etat ne suffisent pas pour l’entretien du monument. Par conséquent, les
autorités se sont tournées vers le mécénat privé. En 2011, un accord est signé
la marque de chaussures Tod’s. En échange du financement des travaux, la marque
peut se prévaloir d’être l’unique sponsor du Colisée et utiliser son image dans
ses publicités.
Plus grand
amphithéâtre de l’empire romain, ancêtre de nos stades modernes, le Colisée
demeure l’un des symboles de Rome et de l’Italie. Dans l’imaginaire collectif,
il reste associé à la Rome antique. Tout le monde a en tête des scènes de
combats de gladiateurs. Il figure sur les pièces de cinq centimes italiennes.
Cinq millions de touristes le visitent chaque année, faisant de lui le monument
le plus visité du pays.
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