Histoire abrégée de la Grèce 4/4
Dans les années 1930, la Grèce se
limite sur la scène diplomatique. Un pacte d’amitié est signé avec la Turquie
pour tourner la page du passé et pouvoir se consacrer à la construction du
pays. Les relations sont tendues avec la Bulgarie et la Yougoslavie. Le pacte
signé avec l’Italie est remis en cause avec l’avancée des troupes italiennes le
long de l’Adriatique.
Occupation, résistance et reconstruction (1940 – 1967)
En octobre 1940, les Italiens
attaquent la Grèce, suite à leur refus de se rendre. Les Grecs parviennent à
repousser leurs ennemis jusqu’en Albanie. En février 1941, les Allemands
viennent au secours des Italiens. Le pays est conquis en deux mois, puis
démembré. La Bulgarie s’empare de la Thrace, de Thassos et de Samothrace et
mène une politique de bulgarisation de la population. L’Italie annexe les îles
ioniennes. Le reste du pays est administré par les Allemands et les Italiens,
qui persécutent la population et pillent le pays. Le roi et son administration
se réfugient au Caire et gèrent une armée libre de 40.000 hommes se battant aux
côtés des Britanniques en Afrique du Nord.
La résistance s’organise vite
autour de trois mouvements l’EDES, l’EKKA et l’EAM. Ce dernier, regroupant les
communistes, jouit d’un grand prestige depuis qu’il combat la restauration
monarchique. Ces trois mouvements s’affrontent et d’autant plus à partir de
1943, lorsque l’Italie quitte le pays. En avril 1941, l’EAM écrase
militairement l’EKKA et cantonne l’EDES à la région de l’Epire. En 1944, l’EAM
forme un gouvernement provisoire et conteste la légitimité de la couronne. Les
Britanniques négocient avec eux pour que la Grèce ne bascule pas du côté des
Soviétiques. De 1946 à 1949, le pays sombre dans une guerre civile opposant les
communistes et les libéraux. Ces derniers reviennent au pouvoir et réinstaurent
une monarchie parlementaire.
Au début des années 1950, le pays
est dévasté. La Grèce jouit du plan Marshall et entre dans l’OTAN en 1951. La
réorganisation agricole permet au pays de devenir auto suffisant en 1958.
L’Etat investit dans les industries, reconstruit une marine marchande et
développe le tourisme. La région d’Athènes draine les populations. Au début des
années 1960, la transition urbaine est réalisée. De 1960 à 1967, la droite
(ERE) dirigée par Constantin Caramanlis dirige le pays au détriment du centre
mené par Georges Papandréou et la gauche socialiste.
Le régime des colonels (1967 – 1974)
Le 21 avril
1967, des militaires effectuent un coup d’État. Georges Papadhópoulos dirige le
pays, tout en gardant le roi dans ses fonctions. Les colonels éliminent toute
forme d'opposition et de contestation. Des gouvernements se succèdent, afin de
laisser croire que le pouvoir n'est pas détenu par les seuls colonels dont Papadhópoulos. En 1968, le colonel Aléxandros Panagoúlis tenta d'assassiner Papadhópoulos. Condamné à mort, une très
forte mobilisation de l'opinion publique internationale permet d'éviter son
exécution.
Le régime
autoritaire est contesté dans le pays et sur la scène internationale. Les États-Unis
ferment les yeux pour garder un allié dans la région face à l’Union soviétique.
Les exilés politiques organisent des manifestations contre la dictature. Le 17
novembre
1973, des étudiants se
soulèvent et occupent l'École Polytechnique à Exarcheia.
Le régime envoie les chars pour les déloger. La population soutient le
mouvement et défile dans les rues. Le roi tente un coup d’État qui échoue. Il
est destitué et s’exile à Rome. La République est proclamée, mais le pouvoir reste
aux mains des militaires. Le 15 juillet 1974, une organisation paramilitaire
chypriote grecque, soutenue par le général Dimitrios Ioannidis, tente d'instaurer une
dictature à Chypre. En réponse à cette action, les troupes turques envahissent
le Nord de l'île, ce qui conduit à la partition de l’île en deux États. La
tentative de coup d'État à Chypre échouée entraîne la chute de la dictature. Un
gouvernement d'union nationale, dirigé Konstantinos Karamanlis se met en place.
La République et l’Europe (1974 – 2008)
Par référendum,
le peuple rejette la monarchie. Une nouvelle constitution fait de la Grèce une démocratie
parlementaire présidentielle fondée sur la volonté du peuple. Konstantinos Karamanlis forme un nouveau
parti appelé la Nouvelle Démocratie, qui remporte les
élections de 1974. De 1975 à 1981, la droite libérale de Karamanlis dirige le
pays.
Karamanlis
présente à la commission européenne des chiffres truqués pour obtenir
l'adhésion de son pays à la CEE. Il reçoit le soutien de la France pour qui
l'entrée de la Grèce de la CEE permettait d'ancrer le pays dans le camp
occidental, d'affermir le jeune régime démocratique et de maintenir le statu
quo avec la Turquie. Ainsi, la Grèce adhère à la CEE en 1981 et
adopte le traité de Maastricht en 1992.
En 1980,
Karamanlis est élu président, mais les élections législatives amènent au
pouvoir le socialiste (PASOK) Andréas Papandréou. Le nouveau premier ministre
mène une politique pro européenne et pro atlantiste contrairement aux lignes du
parti. Malgré cela, il conserve la majorité aux élections de 1985. Il mène une
politique d'austérité qui touche durement la population. Son deuxième mandat est
marqué par d'importants problèmes économiques ainsi que par un certain nombre
de scandales, notamment sa liaison avec une jeune hôtesse de l'air. Malgré tout, le PASOK obtient encore
39 % des voix lors des élections
législatives grecques en 1989. Une commission d'enquête
parlementaire se penche alors sur les accusations de corruption et d'écoutes
téléphoniques illégales portées contre Andréas Papandréou, qui est acquitté en
1992. Dans un souci de transparence le procès est entièrement retransmis à la
télévision grecque. En 1996,
le socialiste Kóstas Simítis est élu Premier ministre en remplacement d'Andréas Papandréou qui démissionne pour raisons
de santé. Il reste au pouvoir jusqu'en 2004. La droite libérale de Kostas
Karamanlis remporte les élections législatives.
Arrivé au
pouvoir Karamanlis termine les préparatifs pour les Jeux
olympiques Son gouvernement
suit ensuite une politique largement libérale. Sur le plan économique le premier
ministre Kostas Karamanlis peut s'appuyer sur de bons résultats
économiques (croissance du PIB, diminution du taux de déficit public).
Cependant son gouvernement n'a pas engagé toutes les réformes demandées par l’Union européenne, sur les retraites ou la
privatisation. Il a dû faire face également à quelques scandales politico-financiers
ayant touché son gouvernement. En 2007, des scandales politico-financiers entachent
l'image de son gouvernement. En 6 décembre 2008, des émeutes durent plusieurs
jours et nuits, doublées d'une grève générale pour protester contre la cherté
de la vie, le chômage et la réforme des retraites. Aux élections de 2009, le
PASOK, avec Géorgios Papandréou, revient
au pouvoir.
Le défi de la crise économique (2008 –
2015)
En 2008, la
crise économique mondiale touche de plein fouet le pays. Son endettement
atteint les 120% du PIB, son déficit atteint les 13% du PIB. Cette situation
est le résultat d’un manque de transparence dans la gestion de l’économie
grecque et ses difficultés à prélever l’impôt. Les financiers craignent que la Grèce
ne puisse pas rembourser sa dette
publique avec les intérêts de cette dette. Depuis mai 2010,
Sources
Texte : CONTOGEORGIS Georges, Histoire de la Grèce, Hatier, Turin 1992, 468p
Image : blogs.afp.com
Commentaires
Enregistrer un commentaire