Les statues de l'île de Pâques
« Il est au milieu du grand océan, dans une région où l’on ne passe jamais une île mystérieuse et isolée. » : voici une manière de définir l’île de Pâques, petit bout de terre situé à plus de 3.000 kilomètres de la côte chilienne. L’île est découverte le 5 avril 1722, jour de Pâques, par l’amiral hollandais Jacob Roggeveen. Au XIXe siècle, l’île est pillée et sa population réduite en esclavage et christianisée. Au début du XXe siècle, les anthropologues commencent à s’intéresser aux Pascuans et à leurs célèbres statues dressées pour les plus anciennes vers 1100.
Deux parties composent les statues. Les ahu sont les piédestaux sur lesquels la statue. Construits en pierre, de forme semi pyramidale, ils sont creusés dans le sol. Ils servent de chambre funéraire pour les chefs de clans et les guerriers.
Les statues, nommées moai, se dressent sur leur ahu. Elles sont façonnées dans la roche du volcan Rano Raraku, dont la pierre est facilement taillable. Elles mesurent entre trois mètres cinquante et cinq mètres cinquante et pèsent environ cinquante tonnes. La plus imposante toujours debout mesure dix mètres pour un poids de 82 tonnes. Il demeure une statue taillée dans le volcan qui n’est pas détachée. Même si elle n’est pas terminée, elle mesure déjà trente mètres et pèse environ 150 tonnes. Les statues ont parcouru dix kilomètres pour rejoindre les plages où les habitants de l’île les ont érigées. Positionnées selon des critères astronomiques. Elles sont tournées face à la mer et parallèles au lever et au coucher du soleil. Les yeux, de couleur rouge ou blanche, constituent un regard leur procurant un sentiment de vie. Deux orbites y sont creusées pour recevoir un morceau de corail blanc constituant la partie blanche de l’œil.
Les anthropologues donnent deux significations aux statues : une signification divine et une signification tribale. Elles sont considérées comme des dieux. Les moais regardent tous le ciel pour indiquer leur provenance. Les morts enterrés dans les ahus se placent sous la protection des dieux. Cette signification est renforcée par le fait que certaines statues abhorrent une barbe. Or, les Pascuans sont imberbes. D’un autre côté, les statues peuvent représenter des chefs de clans. Des noms sont gravés sur les pieds des moai. Il s’agirait alors d’un culte des ancêtres.
L’île conserve de nombreux mystères. Outre leur signification, il reste à savoir comment les Pascuans ont réussi à déplacer des blocs de pierre aussi volumineux et lourds sur plusieurs kilomètres avec aussi peu de moyens technologiques.
Les légendes pascuanes donnent une explication magique. Une fois la statue terminée, le chef du clan, qui est à la fois sorcier, utilise le Mana (lévitation) en invoquant le dieu Make Make. Ce dernier insuffle la vie aux statues. Le chef ordonnait alors aux statues de marcher jusqu’à leur emplacement. De multiples hypothèses plus ou moins étranges ont vu le jour. Citons à titre d’exemple l’auteur danois Von Däniken, qui ne voient aucune explications possibles que l’intervention des extraterrestres.
Dans la réalité, les chercheurs se sont mis d’accord pour privilégier le transport sur des rondins de bois. En se basant sur les textes anciens, les archéologues penchent aujourd’hui pour un transport à la verticale à l’aide de cordes.
Source :
Texte : ORLIAC Catherine et Michel : Des dieux qui regardent les étoiles, Gallimard, Paris, 1994.
Image : centerblog.net
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