Sainte-Sophie
C'est un monument magnifique, un trésor international et interculturel, qui se doit d’être partagé en harmonie par les deux religions qui l'ont rendu beau.
Ljubo Vujovic
La basilique Sainte-Sophie est consacrée à la Sagesse Divine, qui se dit Hagía Sophía en grec. L’édifice n’est donc pas dédié à une sainte.
En 532, l’empereur Justinien ordonne la construction d’une nouvelle basilique. La construction dure 5 années et 10 mois. L’édifice devient le siège du patriarche orthodoxe de Constantinople et le lieu d'accueil principal des cérémonies impériales. En 558, un tremblement de terre détruit le dôme central. Les ingénieurs utilisent des matériaux plus légers pour le reconstruire. L’édifice acquiert ses mesures actuelles. En 740, un nouveau séisme manque de le réduire en poussière. L’Eglise orthodoxe instaure le 26 octobre comme jour de commémoration en souvenir du jour du grand et effrayant tremblement de terre. Toute au long de son histoire, Sainte-Sophie a souffert des tremblements de terre. Depuis 1991, elle est équipée de capteurs sismiques.
Après la chute de l'Empire
ottoman, l'édifice perd son statut de « grande mosquée de l'empire ».
En 1934, le président turc Atatürk désaffecte le lieu du culte pour
« l'offrir à l'humanité ». Sainte-Sophie devient un musée. Cette
transformation « incarne la laïcisation du pays et la promotion de
l'universalisme occidental ». En 2020, l’édifice redevient une mosquée et
accueille de nouveau le culte musulman.
Les architectes s’inspirent du Panthéon de Rome et de l’art chrétien primitif, afin de créer style original, qui sera qualifié de byzantin. Ce style se diffusera en Italie et en Méditerranée orientale. Les matériaux proviennent des quatre coins de l’empire : marbre de Grèce, porphyre égyptien, pierres noires du Turquie, pierres jaunes de Syrie. Le marbre noir est importé de France. Le plan synthétise deux types de plans : le plan basilical en longueur présentant une nef bordée de colonnades, éclairée par de hautes fenêtres hautes, et le plan centré dominé par une grande coupole entourée d'absides. Le revêtement externe actuel jaune et rouge a été ajouté au cours de la restauration du XIXe siècle.
La coupole mesure 30 mètres de diamètres et culmine à 55 mètres au-dessus du sol. Elle repose uniquement sur quatre gros piliers, ce qui lui donne l’air de flotter en apesanteur. Ces derniers s’insèrent dans de longues colonnades latérales. Ils sont décorés de fausses colonnes. Ils se trouvent ainsi camouflés dans les lignes générales de la nef. Les colonnes monumentales de la basilique sont typiquement byzantines, présentant des styles corinthien et ionique. Une galerie d'arcades de 40 fenêtres inonde de lumière l'intérieur. La loge de l'impératrice se situe dans le centre d'une galerie supérieure. L'impératrice et les dames de la cour dominaient les cérémonies. Une pierre verte marque l'emplacement du trône de l'impératrice.
À l'origine, le décor intérieur
comportait des placages de marbre et des mosaïques à fond d'or sur les voûtes.
Beaucoup de ces décorations représentaient des motifs abstraits ou végétaux,
peuplés d'oiseaux et autres animaux. D’autres figuraient la Vierge Marie,
Jésus, les saints, des anges, des prophètes, des Pères de l’Eglise ou des
empereurs et impératrices. Durant la crise iconoclaste de 726 à 843, la
quasi-totalité des mosaïques sont détruites. Elles sont reconstituées après le
IXe siècle.
À la suite de la conversion du bâtiment en mosquée, bon nombre des mosaïques sont recouvertes de plâtre. En effet, l’Islam interdit la représentation de scènes figuratives. Ce processus prend du temps, puisque des voyageurs du XVIIe siècle déclarent avoir vu des images chrétiennes dans l'ancienne basilique.
Au XIXe siècle lors de leur restauration, les Fossati doivent masquer à la peinture certaines figures qu'ils avaient redécouvertes. Dans d'autres cas, ils se sont efforcés de combler les parties endommagées, au point de les redessiner complètement. Leurs archives constituent les uniques sources pour connaitre des mosaïques disparues ou recouvertes de plâtre
Le long héritage de Sainte-Sophie, pose un défi en matière de restauration. En effet, il s’agit de concilier l’iconographie chrétienne et les créations artistiques musulmanes. Les secondes recouvrent parfois la première.
En 1993, l’UNESCO constate des altérations. Le plâtre s'effrite. La pollution a noirci les marbres. L’humidité endommage certaines peintures. Le toit en plomb est vétuste. Les efforts de restauration de l'édifice sont renforcés et perdurent à ce jour.
À la suite de la conversion du bâtiment en mosquée, bon nombre des mosaïques sont recouvertes de plâtre. En effet, l’Islam interdit la représentation de scènes figuratives. Ce processus prend du temps, puisque des voyageurs du XVIIe siècle déclarent avoir vu des images chrétiennes dans l'ancienne basilique.
Au XIXe siècle lors de leur restauration, les Fossati doivent masquer à la peinture certaines figures qu'ils avaient redécouvertes. Dans d'autres cas, ils se sont efforcés de combler les parties endommagées, au point de les redessiner complètement. Leurs archives constituent les uniques sources pour connaitre des mosaïques disparues ou recouvertes de plâtre
Le long héritage de Sainte-Sophie, pose un défi en matière de restauration. En effet, il s’agit de concilier l’iconographie chrétienne et les créations artistiques musulmanes. Les secondes recouvrent parfois la première.
En 1993, l’UNESCO constate des altérations. Le plâtre s'effrite. La pollution a noirci les marbres. L’humidité endommage certaines peintures. Le toit en plomb est vétuste. Les efforts de restauration de l'édifice sont renforcés et perdurent à ce jour.
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