Le Parthénon
La Terre porte avec fierté le Parthénon comme sa plus belle parure.
Ralph Waldo Emerson
Localisation : Athènes - Grèce
Date : -432
Architecte : Ictinos, Callicratès et Phidias
L’essentiel
Le Parthénon est un temple dédié
à Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse, patronne de la ville. Il
abritait la statue chryséléphantine (en or et en ivoire) de la déesse. Il sert
surtout de salle du trésor, dans laquelle est entreposé l’argent de la cité et
celui de la ligue de Délos. D’ailleurs, le culte d’Athéna est célébré dans un
autre temple de l’Acropole. La statue est une offrande de la ville à la déesse
et peut être fondue en cas de difficultés financières.
Plus de 1000 ouvriers ont
travaillé sur le chantier. Le monument est construit en marbre. Les poutres
sont faites en bois de cyprès. Plus de 8000 tuiles recouvrent le toit. Des
têtes de lion aux angles servent pour l’écoulement des eaux. Le bâtiment mesure
10 mètres de haut pour 70 mètres de long et 30 mètres de large. De part ces
dimensions, il est l’un des plus grands temples de l’Antiquité. La colonnade
extérieure compte 46 colonnes. Celles situées aux angles sont plus épaisses et
ont une inclinaison diagonale accrue, afin de prévenir les poussées plus fortes
qui s'exercent sur elles. Ses étroites nefs latérales sont éclairées par deux
fenêtres de part et d’autre de la porte d’entrée. Un système de correction
optique permet de donner l'illusion d'une verticalité et d'une horizontalité
parfaites, alors que les marches sont incurvées. De plus, ces corrections
facilitent l'écoulement des eaux par la courbure du sol et renforcent la
structure de l'ensemble par l'élargissement des colonnes d'angle. Tous les
éléments sont liés les uns aux autres par des crampons de fer revêtu de plomb.
Ce revêtement évite la rouille et augmente la malléabilité pour prévenir les
fissures lors de séismes. Cette structure complexe explique la difficulté de
restauration. Il est impossible d'intervertir deux éléments de l'édifice sans
mettre en péril sa stabilité et son esthétique.
Le Parthénon possédait un riche
décor coloré. Les figures sont très travaillées, dans les mouvements, les
expressions et les vêtements. Le fronton de l’entrée retrace l’épisode de la
naissance d’Athéna. Une grande partie de la fresque a été enlevée et remplacée
par une croix. Le fronton ouest représente la querelle entre Athéna et Poséidon
pour l’attribution de la ville. Les métopes du côté est décrivent une bataille
entre les dieux et les Titans, ceux du sud une bataille entre les Lapithes et
les Centaures, ceux à l’ouest le combat des Amazones au côté des Athéniens et
ceux du nord la Guerre de Troie. Au-dessus de l’entrée, la frise des
Panathénées s’étale du 160 mètres de longs et offre une procession de 360
personnages.
Le Parthénon a subi un grave
incendie durant la période romaine ayant nécessité une profonde restauration. Au
VIIe siècle, il est transformé en église, ce qui a conduit à diverses
transformations dans l’architecture et la décoration. Certaines frises ont été
vandalisées. Athéna se transforma en Marie. L’église devient cathédrale au XIIe
siècle. Au milieu du XVe siècle, les Ottomans conquièrent la ville et
transforment le Parthénon en mosquée. Ils détruisent une partie du décorum
chrétien et érigent un minaret. En 1687, les Vénitiens attaquent Athènes. Les
Ottomans transforment l’Acropole en citadelle et le Parthénon en poudrière. Le
26 septembre, un tir de mortier touche le bâtiment engendrant une explosion. Au
milieu du XVIIIe siècle, des savants français et britanniques commencent à
étudier ce monument laissé à l’abandon. De nombreux éléments sont expédiés à
Londres et sont toujours exposés au British Museum. Au début du XXe siècle, des
fouilles sont entreprises et la restauration de l’édifice débute. Une seconde
campagne se déroule dans les années 1980. Les couleurs différentes dans la
pierre servent à indiquer qu’il s’agit de parties reconstruites.
Le Parthénon est le symbole de la
suprématie athénienne sur la Grèce durant l’époque classique. Lié à la
démocratie, il a servi de modèles pour l’érection de nombreux bâtiments
étatiques, religieux, culturels, financiers et judiciaires dans les pays
occidentaux. Il existe une reconstitution grandeur nature au parc du Centenaire
à Nashville.
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