Le quartier de la Défense
Dans les années 1950, il est décidé que la France doit se doter d'un quartier d'affaires. Après avoir écarté la possibilité de l'implanter dans la ville intramuros, le site de la Défense est choisi. Les projets d'aménagements doivent respecter la perspective entre Paris et Saint-Germain-en-Laye.
A l'Epoque moderne, le futur quartier de la Défense se trouve sur la route reliant Paris à Rouen, un important axe de passage. Elle est surnommée la voie royale, car elle relie Paris à Saint-Germain-en-Laye. Le Notre ouvre le jardin des Tuileries et conçoit une bordée d'arbres jusqu'à la butte Chaillot. Au XVIIIe siècle, le marquis de Marigny aménage, la place de la Concorde et les Champs Elysées, puis construit un pont pour traverser la Seine à Neuilly. La voie est aménagée jusqu'à la butte Chantecoq au sommet de laquelle est construit un rond-point en forme d'étoile. Au XIXe siècle, la voie s'urbanise progressivement et les gouvernements successifs n'ont de cesse de l'embellir.
En 1878, le Conseil général de la Seine vote l'érection d'une statue au rond-point situé au sud de Courbevoie. Ce monument commémore la défense héroïque des Parisiens durant le siège de 1870 par les armées prussiennes. Inauguré en 1883, il donne son nom au quartier. La statue est déplacée à de multiples reprises au fur et à mesure des aménagements.
En 1958, l'EPAD (Etablissement Public d'Aménagement de la Défense) est créé afin de mener le projet. Les urbanistes Jean de Mailly, Robert Camelot et Bernard Zehrfuss imaginent un plan avec des constructions de part et d'autre de l'avenue de la Défense. Le premier plan impose une cohérence dans la construction des buildings. Leur hauteur ne doit pas dépasser 100 mètres et leur assise au sol une longueur 42 sur 24 mètres. Cependant à partir des années 1970, les constructeurs s'émancipent de ces contraintes. En 1970, la gare de RER de la Défense est construite, avant que la ligne du métro ne soit prolongée.
Emmanuel Pourceau, président du syndicat français des constructeurs français de machines-outils, souhaite implanter un bâtiment capable d'accueillir des manifestations internationales. Il s'entoure des trois architectes de la Défense. Ces derniers bâtissent une voute reposant sur trois pieds. Le CNIT (Centre National des Industries et Techniques) est inauguré le 12 septembre 1958 et accueille plusieurs salons. En 1966, la construction de la dalle piétonnière enterre le bâtiment d'un tiers. En 1988 et 2009, il est remanié pour héberger un hôtel et des magasins.
La Défense est également conçue comme un lieu d'habitation. En 1966, Jean de Mailly construit l'ensemble Bellini composé d'une barre principale et de trois barres perpendiculaires (deux ont disparu depuis 2005). Cet ensemble contient au rez-de-chaussée des bureaux et aux étages 593 logements. En 1974, la tour Défense 2000 devient l'immeuble d'habitation le plus élevé de France. Le centre commercial des Quatre Temps est inauguré en 1981.
Sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, un concours est organisé, afin de trouver un monument capable de délimiter le quartier de la Défense, sans dénaturer la perspective. Il faut attendre 1983, pour qu'un projet soit accepté. L'architecte danois Johann Otto Van Spreckelsen propose de bâtir une grande arche. Les travaux débutent en 1985, mais Van Spreckelsen, en désaccord sur certains points, démissionne. Paul Andreu lui succède. La Grande Arche est inaugurée 17 juillet 1989, après avoir accueilli le sommet du G7.
Sources
Texte : « Tours et détours : Histoire de la Défense 1883 – 1989 », Exposition aux Archives Départementales des Hauts de Seine, Nanterre, du 12 sept 2016 au 30 juin 2017.
Image :
http://s1.lprs1.fr/images/2016/11/21/6356841_c5b8a17e-aa83-11e6-abbf-410ec724c1c4-1_1000x625.jpg
Jusqu'au 30 juin 2017, les Archives Départementales des Hauts de Seine situées à Nanterre, retrace l'histoire de la construction du quartier de la Défense au travers de nombreux documents d'archives (cartes, photographies, films, maquettes, journaux, documents administratifs, décrets, projets architecturaux).
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