Le patrimoine historique de l'Irak : entre pillage et préservation
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Cette histoire se déroule en Irak, l'ancienne terre de Sumer, un pays qui a été dévasté par deux décennies de guerre. Aujourd'hui, plus de sept ans après l'invasion anglo-américaine, l'Irak peine à préserver un patrimoine historique qui est également le témoin de la plus ancienne civilisation humaine.
La tragédie a commencé en avril 2003, lorsque les soldats américains ont pris le contrôle de l'Irak. Pendant plusieurs jours, ils ont laissé des pillards dévaster les musées de Bagdad. Le Musée national, le plus riche et le plus important, situé sur une grande avenue au cœur de la capitale, a été le plus touché. En quelques heures, plus de deux siècles de fouilles archéologiques, soit au moins 15 000 pièces, dont des vases et des colliers babyloniens, des bronzes akkadiens, des poteries et des coutelas de l'ancienne Perse, et des tablettes d'argile sumériennes couvertes de textes cunéiformes - la plus ancienne forme d'écriture humaine connue - ont disparu.
Sept ans plus tard, environ un tiers des objets volés ont été retrouvés. Beaucoup ont malheureusement été détruits. D'autres ont trouvé leur chemin dans les coffres de collectionneurs privés aux États-Unis, en Suisse et en Asie. Ces pièces ne proviennent pas toutes des musées. L'Irak compte 12 000 sites archéologiques connus (et heureusement, beaucoup d'autres restent encore à découvrir), et le pillage se poursuit de manière systématique et organisée sur ces sites souvent isolés. Au moins 32 000 pièces ont alimenté le marché déjà saturé des "arts volés". Pour récupérer ses trésors, l'Irak a sollicité l'aide internationale. Interpol, ainsi que les forces de police et les douanes du monde entier, sont en alerte. Les États-Unis ont saisi et restitué à Bagdad plus de 1 500 pièces depuis 2003.
Au printemps 2008, 638 objets, dont des statues, des pointes de lances, des verreries et des poteries datant du IIIe millénaire avant notre ère, ont été renvoyés en Irak sur ordre du général David Patraeus, alors commandant des forces américaines en Afghanistan. Cependant, le Musée national n'a pas pu retrouver la trace de ces objets et les a recherchés pendant deux ans. Le 6 septembre, une nouvelle livraison d'objets a été effectuée, cette fois directement au ministère des affaires étrangères irakien. Parmi les trésors, une statue sans tête du roi Entéména de Lagash, volée au Musée et datée de 2400 av. J.-C., une paire de boucles d'oreilles en or du roi Nemrod et 362 tablettes d'écriture cunéiforme. Il y avait aussi des objets plus modernes, comme une kalachnikov chromée portant les initiales de Saddam Hussein, un trophée de guerre saisi sur un soldat en permission.
Cependant, cette dernière livraison a soulevé des questions : où étaient donc passées les 638 pièces renvoyées en 2008 ? Le ministère irakien a relancé l'enquête et les médias de plusieurs pays ont relayé cette aberration. Face à l'indignation médiatique et scientifique, les Américains et les Irakiens ont finalement collaboré et mené une enquête. Et, comme par miracle, la livraison a été retrouvée : en raison d'un étiquetage inadéquat de la part des Américains, les services irakiens avaient rangé tous les objets dans un entrepôt de matériel de cuisine ! La question de la responsabilité reste ouverte.
Les Sumériens, témoins silencieux de cette saga, doivent se retourner dans leurs tombes !
Où as tu trouvé ces infos ?
RépondreSupprimerPrincipalement les revus, infos et mes petits contacts qui sont dans le milieu... Et puis je connais pas mal ce monde là!!!
RépondreSupprimerVoici les tof du tresor vole http://www.yousif.ws/play-545.html
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