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Les New Yorkais se révoltent contre la conscription !

  Du 13 au 16 juillet 1863, des émeutes embrasent la ville de New York. Elles sont appelées Draft Riots, car il s’agit d’un mouvement de contestation de la conscription mise en place. Au début de la guerre, 75.000 hommes répondent à l’appel du président et rejoignent l’armée, parmi ceux-ci on compte 8.000 New Yorkais. L’enlisement de la guerre et les lourdes pertes subies entrainent une baisse d’enthousiasme et du volontariat. Pour combler les pertes, le Congrès vote le 3 mars 1863 l’Acte d’Enrôlement. Il s’agit de la première conscription fédérale de l’histoire des Etats-Unis. Jusqu’à présent le service dans l’armée se basait sur le volontariat. La loi autorise le président à enrôler les citoyens âgés de 18 à 45 ans pour une durée limitée à trois ans de service militaire et instaure des quotas par État. Si ceux-ci ne sont pas atteints les États doivent organiser des tirages au sort afin de désigner des recrues. Les hommes tirés au sort possèdent la possibilité de se dé

L'Histoire de Manassé, le polythéiste roi de Juda condamné par la Bible

Il y a les bons rois. Et puis, il y a les mauvais. Qui sommes-nous pour juger ? Comment l’historien peut juger un roi comme Louis XIV par exemple ? Par son château, ses guerres et ses réformes économiques, il a contribué au rayonnement de la France. Mais, comme il l’avoua sur son lit de mort, il a trop fait la guerre. Son règne ruina les Français et fit des centaines de milliers de morts. Pour autant, les jeunes générations françaises ainsi que les millions d’étrangers qui visitent aujourd’hui le château de Versailles trouveront beaucoup de qualité à ce souverain dont la politique aura pourtant donné de solides fondations à la Révolution française de 1789. Moi-même, je suis un grand admirateur d’Alexandre le Grand, qui est un grand modèle pour l’historien romantique que je suis. J’aime sa légende, son mystère et sa toute-puissance. Mais il fut aussi le pyromane de Persépolis, le massacreur de tant de gens, l’homme imbu de sa personne qui exécuta certains de ses plus proches amis et u

L'Histoire d'Alois Hiltler, l'homme qui fut le père d'Adolf Hitler

Notre histoire débute par un jour où l’horreur est né. Et pourtant, il n’est pas si laid le rejeton. Et sa maman au regard clair ne lui trouve encore que des qualités. Forcément : elle mourra avant qu’il ne devienne un monstre. Mais ce monstre, honni par tout le XXe siècle, rejeté de l’Histoire avait aussi un père. Le diable, lorsqu’il deviendra le maître de l’Allemagne et de l’Europe ne parlera presque jamais de celui qui l’a engendré, gardant les rares louanges de son enfance pour sa mère. Et pourtant… qu’est-ce qu’il lui ressemble ! Ou bien avait-il quelque chose d’autre à cacher ?   Nous sommes un jour d’avril 1889, le 20. Il fait encore frais et le printemps ne s’est pas encore totalement installé. Trois mois plus tard, la IIIe République française fêtera le centenaire de la Révolution. Loin de Paris, chez l’ennemi Autrichien, un père connu pour sa bonne descente de vin blanc se rend chez le curé de la petite bourgade de Braunau-sur-l’Inn. Il vient déclarer la naissance d

Similitudes entre la Rome antique et l'Europe contemporaine ?

Je me présente pour les ignares qui ne me connaitraient pas. Je m’appelle Quintus Septimius Florens Tertullianus, mais vous pouvez m'appeler Tertullien. Je suis un théologien carthaginois du IIe siècle. Originaire d’une famille berbère romanisée, mon père était centurion. Après de brillantes études de droit, j’ai exercé en tant qu’avocat à Rome. Je me suis converti au christianisme. J’ai énormément rédigé en latin, à tel point que certains me considèrent comme le père de la théologie chrétienne latine, qui était jusqu’alors essentiellement formulée en grec. Je me suis fait l’ardent défenseur du christianisme en m’opposant aux païens, aux juifs, mais aussi aux hérésies internes. J’ai soutenu des points de vue radicaux tels l’obligation du voile, l’interdiction du remariage des veuves et du baptême des nouveaux nés. Ma plume mordante ne m’a pas attiré que des amis. Bien au contraire, si bien que je n’ai jamais été canonisé ni considéré comme un Père de l’Eglise. Certains m’

Rebâtir l’Union ou construire une nouvelle société ?

Au sortir de la guerre, l’objectif d’Abraham Lincoln n’est pas une quelconque transformation de l’économie et de la société du Sud, mais la restauration de l’Union. Pour ce faire, il élabore une politique d’amnistie générale. En échange d’un serment d’allégeance, les anciens Sudistes conservent leurs propriétés, sauf leurs esclaves. Ce compromis ne s’applique pas aux membres du gouvernement et de l’Etat-major confédéré. Ainsi, les élites du Sud peuvent de nouveau être associées aux instances politiques du pays. Le président énonce le plan de 10%, qui permet la réintégration dans l’Union des Etats rebelles dès lors qu’un dixième des électeurs ont prêté allégeance. Le Congrès ajoute l’octroi du droit de vote aux Noirs comme condition à la réintégration. Dans chaque Etat sudiste, des assemblées sont chargées d’abroger les ordonnances de Sécession, d’abolir l’esclavage et les dettes de guerre. Les nouvelles chambres élues ratifient le XIIIe amendement garantissant la liberté pour l

L3R 14 : La chute du Wu

Lu Xun Après un très long règne, Sun Quan s’éteint. Sa mort plonge le Wu dans une guerre civile entre ses différents fils. L'ainé disparait mystérieusement et le cadet est assassiné. Sun Liang monte sur le trône. Trop jeune pour gouverner, le pouvoir échoit entre les mains du général Zhuge Lio. Ayant atteint sa majorité, Sun Liang entend exercer le pouvoir. Il évince le général devenu trop encombrant. A sa mort en 264, son fils Sun Hao lui succède. Ce dernier se comporte en tyran. Il perd le soutien du peuple et de l'aristocratie. C'est ce moment que choisit Sima Yan pour ordonner l'invasion du Wu. L'armée Wei rencontre peu de résistance et s'enfonce dans le pays jusqu'à la capitale. La dynastie Wu s'effondre avec la reddition de Sun Hao. Le pays est enfin réunifié sous la dynastie Jin sonnant le glas de l'ère des trois royaumes. <== 13 - La fin du Wei et l’avènement de la dynastie Jin

L3R 13 : La fin du Wei et l’avènement de la dynastie Jin

Sima Yi Cao Rui succombe à la maladie. Son fils, Cao Fang , n'a que huit ans. Son oncle Cao Shuang et Sima Yi assurent la régence. Les deux hommes sont en rivalité. Cao Huang évince son adversaire du pouvoir. Retiré Sima Yi utilise tout son réseau pour fomenter un complot. Cao Shuang est arrêté pour trahison et exécuté. Sima Yi recouvre sa place de premier ministre, qu'il conserve jusqu'à sa mort en 251. Ses deux fils occupent respectivement les postes de premier ministre et de général en chef des armées. Cao Fang lutte contre la famille Sima, mais il échoue et se retrouve contraint d'abdiquer en faveur de son frère Cao Mao. Ce dernier ne tarde pas à être assassiné. Cao Huan est désigné pour le remplacer. Les derniers Wei ne sont plus que des souverains fantoches. En 265, Sima Yan, petit-fils de Sima Yi, usurpe le titre impérial, fondant la dynastie des Jin et mettant un terme à celle du Wei. <== 12 - La fin du Shu                      

L3R 12 : La fin du Shu

Jiang Wei La mort de Zhuge Liang met un terme à la campagne au Nord. Dorénavant, Liu Chan souhaite se consacrer aux questions intérieures. Il n’a guère le choix, car l'armée a subi de lourdes pertes et doit se reconstituer. Il entre en conflit avec Jiang Wei désirant poursuivre l'œuvre de son défunt maître. Dans le royaume Wei, Sima Yi renforce son influence à la cour, ce qui engendre des tensions avec le roi. Jiang Wei utilise cet argument pour convaincre Liu Chan de mener une ultime campagne militaire contre un adversaire divisé. Le jeune roi finit par céder et l’armée Shu se remet en route. En face, Cao Rui confie le commandement au talentueux général Deng Ai. Durant des années, le Shu et le Wei s'affrontent sans qu'un vainqueur ne se décide. La campagne s'enlise et coûte cher. Jiang Wei est critiqué à la cour. Il perd la confiance de Liu Chan. Privé de soutien, il ne peut plus contenir l'armée Wei qui s'enfonce dans le territoire Shu. S

L3R 11 : La fin de Zhuge Liang

Zhuge Liang Après avoir sécurisé le Sud, Zhuge Liang reprend la guerre contre le Wei. Le moment est bien choisi, car Cao Pi vient de décéder. Son fils Cao Rui est encore jeune. Son tuteur et Premier ministre est Sima Yi, un fin stratège et grand politicien. Zhuge Liang met son armée en route. Au château de Tianshui, l’officier Jiang Wei repousse Zhao Yun. Ses actions impressionnent Zhuge Liang qui échafaude un plan pour le recruter. Il fait courir de fausses rumeurs, le décrédibilisant ainsi aux yeux de ses supérieurs. Jiang Wei déserte craignant pour sa vie. Zhuge Liang s’empresse de l’accueillir. Grâce à cette nouvelle recrue, le Shu s’empare sans difficulté du château. Sima Yi décide de contre-attaquer. Secondé par Zhang He, il dirige ses troupes vers la région de Jie Ting. Zhuge Liang dépêche Ma Su pour le stopper. Celui-ci, trop présomptueux, néglige ses défenses et cause la perte de son armée. Zhang He récupère les territoires perdus l’année précédente. Zhuge Lian

Les églises sont-elles réellement la Bible des pauvres ?

L’évêque se rend sur le chantier de sa cathédrale, qui trouvera enfin bientôt sa conclusion. Ce matin, il a rendez-vous avec le maître  d’œuvre pour s’entretenir du programme iconographique de l’édifice. - Alors Maître ? Avez-vous fait de ma cathédrale une « Bible pour les pauvres » (1) ? Le décorum ne se conçoit pas autrement que comme un enseignement. Les docteurs de l’Eglise sont très clairs à ce sujet. Saint Grégoire dit que les images sont aux illettrés ce que les livres sont aux lettrés. Il y a peu, Saint Thomas d’Aquin expliquait les trois raisons d’employer les images : elles remplacent les livres pour les pauvres, elles s’inscrivent mieux dans les esprits que les mots et la dévotion est plus stimulée par le visuel que par l’ouïe. - J’ai fait au mieux Monseigneur. - Commençons par la lisibilité. J’espère que vous ne m’avez pas fait le coup de la colonne Trajane ? (2) - C’est-à-dire ? - L’empereur Trajan a érigé à Rome une colonne recouverte de fresques pour

L3R 10 : La conquête du Nanman

Meng Huo A la mort de Liu Bei, Zhuge Liang s’empresse de renouer la paix avec le Wu, afin d’éviter d’être écrasé par une coalition. Dans un premier temps, il cherche à consolider l’hégémonie du Shu. Il lance une campagne au Sud, afin d’éliminer toute menace de l’arrière. En effet, Meng Huo a unifié toutes les tribus du Nanman. Lors de la première campagne militaire, Wei Yan réussit à capturer Meng Huo. Zhuge Liang lui rend sa liberté en échange de sa soumission. Le roi du Sud ne respecte pas son engagement. Il érige des fortifications et se rebelle. Une seconde campagne militaire se déroule. Le Shu est victorieux, mais Meng Huo parvient à s’échapper. Celui-ci lève une nouvelle armée. Il tente d’attirer le Shu dans les marais empoisonnés. Zhuge Liang évite le piège et au cours de la bataille qui s’ensuit, capture Zhu Rong, l’épouse de son adversaire. Meng Huo utilise des éléphants et des tigres lors du second affrontement, mais les animaux sont effrayés par les chars crach

L’affaire Martin Guerre

Aujourd’hui, je reçois Jean de Coras, président du parlement de Toulouse, pour nous entretenir d’une affaire judiciaire ayant défrayé la chronique, l’affaire Martin Guerre. Sieur de Coras, vous avez instruit ce curieux dossier avec deux de vos confrères : Michel du Faur et Jean de Mansencal. Pouvez-vous nous présenter ce dossier pour les rares lecteurs qui n’auraient pas suivi l’affaire ? Il s’agit d’une affaire d’usurpation d’identité que nous avons traitée en appel. Le premier procès s’est tenu à Rieux en 1560. Le dénommé Pierre Guerre affirme que son neveu Martin est en réalité un imposteur qui désire s’emparer de la fortune de la famille. Les Guerre sont une famille assez aisée ? Oui. Basée à Artigat un village des Pyrénées, elle possède un atelier de fabrication de briques et de tuiles. En 1538, Martin Guerre se marie à Bertrande de Rols issue d’une famille de la paysannerie aisée. Le couple met huit ans pour donner naissance à un fils. Ensuite, ils vivent sans his