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Articles

La mort de Staline

Le 5 mars 1953, Satline meurt d’une hémorragie cérébrale. Trois témoins racontent la fin du dirigeant de l’URSS : sa fille Svetlana Allilouïeva, Nikita Khrouchtchev, et Alexandre Rybine le garde du corps. Les témoignages diffèrent sur la chronologie des évènements. Seules certitudes : le dictateur a fait un malaise et le personnel a mis du temps à intervenir, car personne ne peut entrer dans les appartements privés sans y être convié. Ses proches collaborateurs montrent peu d’empressement à lui porter secours. Il est plausible que certains d’entre eux se réjouissent de la mort d’un homme tyrannique, paranoïaque et imprévisible qui les soupçonne de plus en plus. Ils en ont assez de vivre dans la peur et aspirent à exercer le pouvoir tranquillement. L’annonce de la mort de Staline semble causer un grand désarroi dans le peuple. Depuis 1945, ce dernier jouit du prestige de la victoire de Stalingrad et de la prise de Berlin. Malgré les difficultés de la reconstruction, la misèr

L'Atlantide entre récit politique et légende

La création du mythe Au -IVe siècle dans le Critias et dans le Timée , Platon décrit l’Atlantide, une fédération de cité-Etats, située sur une gigantesque île dans l’Océan Atlantique au-delà des colonnes d’Hercule (Détroit de Gibraltar). L’île est sous la protection de Poséidon, dont le fils Atlas est couronné roi. Le sous-sol contient tous les métaux. La nature environnante offre une nourriture abondante. Les cultures sont irriguées par un système de canaux concentriques formant plusieurs îlots. L’île du centre abrite l’Acropole et le temple de Poséidon recouvert d’or, d’argent et d’ivoire. Pour créer son mythe, Platon a puisé dans de nombreux récits. Pour donner plus de crédibilité à son récit, il utilise des passages des œuvres historiques d’Hérodote et de Thucydide. La guerre entre Athènes et l’Atlantide fait penser aux Guerres médiques. La description de la ville ressemble à celle de Babylone avec ses immenses murailles et portes. Platon a également exploité les évèneme

Le règne d'Henri VIII d'Angleterre

En 1508, Henri VIII, âgé de 17 ans, monte sur le trône d’Angleterre. C’est un jeune homme plein d’énergie, intelligent, grand amateur de sport et passionné par la musique et les sciences. Les nobles constituent l’essentiel de la cour. Propriétaires terriens, ils sont les plus aptes à conseiller le souverain de par leur naissance. Ayant encore une vision féodale de la monarchie, ils considèrent le roi comme le premier parmi ses pairs. De son côté, le souverain se considère sans égal. Aussi, autant par égo que par volonté politique, il interdit que les membres de la cour l’appellent « Sire » et impose le mot « Majesté ». Henri VIII insiste sur le fait qu’il est le roi, car la branche des Tudor n’est pas la seule à pouvoir revendiquer la couronne. En effet, les Tudor ont accédé au trône à l’issue de la guerre civile des deux roses. Henri VIII vit dans la peur constante d’un complot. Dès qu’il soupçonne une tentative visant à le renverser, il agit en conséquence sans attendre l

La prise de la Nouvelle Orléans : les portes du Mississippi sont ouvertes

Avec ses 170.000 habitants, La Nouvelle-Orléans est la plus grande ville et la plaque tournante du Sud. La moitié du coton exporté par les Etats-Unis part de Louisiane. Toutes marchandises confondues, le volume des exportations est trois fois supérieur à celui de Mobile second port de la Confédération. Le site, à l’embouchure du Mississippi véritable artère de communication, explique cette situation. Ainsi, la ville regroupe également des chantiers navals. La Nouvelle-Orléans se situe à 160 kilomètres de la haute mer. A son embouchure, le Mississippi forme un immense delta marécageux. Seuls les trois bras principaux permettent la navigation des navires. L’embouchure est protégée par deux forteresses (St Philip et Jackson) contenant 177 canons. Depuis la mise en place du blocus, les navires de l’Union quadrillent le secteur. Les 11 et 12 octobre 1861, les Fédérés ne parviennent pas à se rendre maitre de la région des passes. Pour cause, les navires durent lutter contre l

Les invasions barbares n'ont pas eu lieu

Le terme d’invasions barbares donne le sentiment de peuples guerriers envahissant l’empire romain pour s’installer de manière brutale. De nos jours plus aucun historien ne conçoit cette période en ce terme. Le mot même de barbare n’a pas la même signification dans l’Antiquité que depuis la Révolution. Pour les Romains, un barbare est une personne ne partageant ni la langue, ni la culture romaine. C’est simplement un étranger vivant hors de l’empire, mais qui peut très bien vivre dans ses frontières. Qui sont ces barbares qui déferlent des confins de l’Europe ? Il est difficile de les identifier clairement, car ils sont multiples. De plus, leurs caractéristiques et leurs territoires varient dans le temps. Nous utilisons la même nomenclature que les Romains. Les Alamans (Allemagne) sont une coalition de clans vivant le long du Rhin. Les Burgondes (Bourgogne) constituent un petit royaume dans la vallée du Rhin ayant pour capitale Worms. Attila détruit ce royaume et contraint le

La bataille de Shiloh

Après la prise des forts Henry et Donelson par Grant, les portes du Tennessee s’ouvrent. L’objectif du général Halleck est la prise de la ville de Corinth, afin de contrôler les lignes ferroviaires et constituer une base arrière. Il attend que les troupes de Buell et Grant se rejoignent pour marcher sur Corinth avec 75.000 hommes. L’Etat-major sudiste estime indispensable de défendre Corinth, zone des principaux axes ferroviaires dans la vallée du Mississippi. Cependant, Beauregard veut repousser les Yankees hors du Tennessee. Il apporte un renfort de 42.000 hommes à Johnston. Les deux généraux veulent frapper avant la jonction de Buell et Grant. Les troupes de Beauregard sont peu aguerries aux longues marches forcées. De plus, les chariots ralentissent le convoi. Les troupes arrivent sur place avec deux jours de retard. Beauregard craint que les Yankees aient opéré leur jonction. Johnston rétorque qu’il n’est plus temps de reculer. Le 5 avril 1862, il ordonne les préparatifs pou

L’ouverture à l’Ouest : les batailles des forts Henry et Donelson

Les forces fédérales de l’Ouest sont divisées en trois : l’armée du Kansas commandée par David Hunter, l’armée du Missouri commandée par Henry Walleck et l’armée de l’Ohio commandée par Carlos Buell. Pour le Sud, le général Albert Johnston commande toute la ligne défensive Ouest. Cependant, ses forces son très étendues, afin de prévenir toute tentative d’invasion du Tennessee. Son flanc gauche se situe à Columbus avec Leonidas Polk et ses 12.000 hommes, tandis que son flanc droit se situe à Bowling Creek avec Simon Bruckner et ses 4.000 hommes. Tandis que Buell avance en direction de Nashville, Halleck approuve le plan d’attaque de son second Ulysse Grant d’agir rapidement avant l’arrivée des troupes de Beauregard. Le 2 février 1862, Grant quitte Cairo dans l’Illinois avec 17.000 hommes et une flottille de sept canonnières commandée par Andrew Foote. En mai 1861, le général Daniel Donelson est chargé de fortifier les cours d’eau du Tennessee. Les sites les plus propices se trou

McClellan réorganise l’armée fédérale

La défaite de Bull Run sème la panique dans l’Union. Les habitants de Washington pensent que les rebelles envahiront bientôt leurs rues. En réalité, même si les Confédérés ont progressé vers le Nord, ils n’ont pas les moyens de poursuivre sur leur lancée. L’administration Lincoln n’a plus qu’un seul objectif : écarter toute menace d’invasion et porter la guerre sur le territoire de la Confédération. Lincoln, avec l’accord du général Scott, le chef des armées de l’Union, demande au général George McClellan de venir à Washington. Ce dernier se trouve en Virginie-Occidentale. Bien que mineures, celui-ci a remporté les seules victoires du Nord. George McClellan est issu d’une famille bourgeoise de Philadelphie. Il intègre West Point en 1842. C’est un élève énergique, ambitieux et passionné de stratégie. A sa sortie, il rejoint le corps des ingénieurs, puis participe à la guerre du Mexique, à des travaux de forts et des explorations en Alaska. Lors de la guerre de Crimée, il rejoint

Les Incas : naissance et mort d’un empire (1439-1533)

La naissance Les Incas doivent beaucoup aux civilisations qui les ont précédés, notamment les Huari dans le sud du Pérou et les Tiahuanaco dans l’ouest de la Bolivie. L ’architecture monumentale et les aménagements en terrasse prouvent la grande maitrise de la pierre des Tiahuanaco. Ces derniers sont aussi de bons orfèvres et tisseurs. Quant aux Huari, ils excellent dans la construction des routes et des canaux. Leur système d’irrigation a permis le développement de la culture du maïs et, par extension, d’une administration capable de gérer et comptabiliser la production, via un système d’écriture. Le berceau des Incas se situe dans la vallée de Cuzco au Pérou au Nord du territoire des Huari. Le site est occupé depuis l’Antiquité, mais connait une croissance démographique au XIIe siècle. A cette époque, des migrations importantes de personnes originaires des berges du lac Titicaca et de la forêt amazonienne se produisent et se mélangent aux personnes déjà présentes. Vers l’An

L'Affaire du Trent : Le Royaume-Uni va t-il déclarer la guerre aux Etats-Unis ?

Le 8 novembre 1861 au nord de Cuba, un navire de la marine fédérale l’USS San Jacinto, indique par signaux lumineux au RMS Trent de stopper. Devant le refus d’obéir du paquebot britannique, le capitaine Charles Wilkes fait tirer le canon, forçant le navire à s’arrêter. Wilkes a été informé que deux représentants sudistes, James Mason et John Slidell, ont embarqué à bord du RMS Trent à La Havane pour se rendre à Southampton. Les deux hommes ont forcé le blocus le 12 octobre dernier, avec pour mission la reconnaissance de la Confédération auprès des gouvernements britanniques et français. Les Nordistes arrêtent les deux Sudistes, malgré les protestations du capitaine du RMS Trent qui rappelle que son navire est neutre. Dès son retour aux Etats-Unis, le secrétaire d’Etat à la Marine , Giddeon Welles félicite Charles Wilkes, la Chambre des représentants lui décerne une médaille pour sa conduite avisée et patriotique et la Top Society de Boston l’invite à un banquet. Cependan

Les tirailleurs sénégalais dans la grande guerre

Durant la Première guerre mondiale, l’armée française compte 185.000 tirailleurs sénégalais. Ces derniers combattent sur tous les fronts : en Grèce, en France et en Afrique contre les colonies allemandes (Cameroun, Togo). L’implantation française en Afrique noire se fait à partir de comptoirs commerciaux, qui constituent des escales sur la route des Indes. En 1765, pour assurer la protection des comptoirs, la France forme le corps des Laptots constitué de soldats africains. Les soldats européens s’adaptent mal aux conditions climatiques de l’Afrique. Ce corps, utile pour des actions de police, n’est pas en mesure de lutter contre une armée ennemie. Ainsi durant les guerres napoléoniennes, les Britanniques déciment les Laptots. En 1857, la France crée un corps militaire professionnel sénégalais. Les soldats africains sont encadrés par des officiers français. Ils portent un uniforme ayant des caractéristiques ottomanes, car ils sont musulmans. De nombreux hommes s’enrôlent,

Le blocus maritime

Le 19 avril 1861, Abraham Lincoln décrète la mise en place du blocus pour verrouiller l’accès des ports confédérés, soit 4.500 km de littoral. L’objectif est de stopper toute exportation de coton vers l’Europe et l’approvisionnement du Sud en denrées et équipements. Le blocus sera levé le 23 juin 1865. Compte tenu du faible nombre de navires au début de la guerre, la marine de l’Union se concentre exclusivement sur les grands ports (Charleston, La Nouvelle-Orléans , Savannah, Wilmington, Mobile et Richmond) et tente d’intercepter tous les navires de la Confédération. Le premier objectif de Gideon Welles, secrétaire d’Etat à la Marine , est de constituer une flotte importante. Pour ce faire, il ordonne la réquisition et l’armement des navires marchands assurant les liaisons commerciales avec les côtes du Sud. De plus, il confie à son beau-frère Morgan Welles, armateur, l’achat de bateaux à l’étranger. Par ailleurs, la marine profite de l’appareil industriel du Nord et d’ingé