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Les premiers pas d'Alexandre le Grand : Une épopée qui commence à seize ans contre les Médares

Les destins exceptionnels commencent parfois tôt, voire trop tôt. À un âge où nos enfants ne sont encore que de jeunes adolescents, certains prennent déjà en main leur destinée et marquent l'Histoire comme des forces explosives prêtes à éclater. En l'an 339 avant notre ère, tout l'ancien monde est dominé par l'empire fabuleux des Perses et les cités grecques. Tout, vraiment tout ? Non ! Dans un coin reculé, au nord de la Grèce, un petit royaume résiste encore et toujours aux envahisseurs : la Macédoine. Et en cette année 339, tout le monde connaissait déjà Philippe, le roi borgne ; ils allaient bientôt découvrir son fils, âgé de seulement seize ans, Alexandre, celui qui serait proclamé Le Grand ! Philippe est occupé. Comme tout grand roi qui se respecte, le souverain macédonien est au front, aux côtés de ses hommes, les accompagnant, les encourageant et les poussant à étendre les limites de leur royaume. Philippe se heurte d'abord aux défenses de Byzance, puis il do

Cavour : artisan ardent de l'unité italienne

Cette année, l’Italie fête les 150 ans de son unité. Au milieu du XIXe siècle, une mosaïque d’Etats autonomes constitue la péninsule : le royaume des deux Siciles au Sud, les Etats Pontificaux au Centre. Au Nord, le duché de Parme, de Modène et de Toscane, le royaume de Piémont Sardaigne, la Vénétie et la Lombardie sont tous sous la domination de Vienne. Les tentatives de révoltes de 1848 ont fait naître en Italie un sentiment nationaliste. Sentiment qui contraste avec la situation politique et la situation des autres pays européens. L’Autriche réprime violemment ces mouvements nationalistes. Le royaume de Piémont Sardaigne gouverné par Victor Emmanuel II de Savoie parvient à garder une relative autonomie. Son premier ministre, le comte de Cavour, tire les leçons de cette révolte. C’est un aristocrate libéral qui s’oppose aux nationalistes. Cavour est convaincu que seule une aide étrangère pourra permettre de chasser les Autrichiens et laisser les Italiens créer librement leur unité na

La borgnesse et le roi : Une liaison surprenante à la cour de Louis XIV

Ce cher Louis XIV, le roi soleil qui a ébloui l'Europe par sa puissance et sa magnificence, a également enflammé de nombreux cœurs ardents féminins de sa cour avec sa chaleur brûlante. Cependant, les ébats de cet amoureux invétéré des formes et des charmes féminins ne se limitaient pas aux femmes les plus magnifiques et gracieuses du royaume de France, comme on pourrait l'imaginer. Témoin de cela, la toute première femme à qui les faveurs du jeune roi puceau ont été adressées était... une borgne ! Louis XIV avait quatorze ans lorsque ses amours ont dépassé le stade des jeux de l'enfance pour devenir des relations charnelles entre deux adultes consentants. Anne d'Autriche, sa mère et régente du royaume, était inquiète. Son deuxième fils, Philippe, était attiré par les "vices italiens" et ne courtisait que de jeunes hommes. Heureusement, Louis penchait dans une autre direction. Néanmoins, il fallait lui faire goûter au fruit défendu assez rapidement et le faire

La première Prédiction de Nostradamus : Le mystère derrière l'homme et ses prophéties

Michel de Nostredame (1503 – 1566), plus connu sous le célèbre nom de Nostradamus, est un personnage empli de mystères et de spiritisme. Sa vie est un roman jonché d'épisodes extraordinaires ayant forgé le mythe d'un homme qui, grâce aux astres et à des pouvoirs mystiques, composera un recueil de prophéties demeurées célèbres jusqu’à aujourd’hui. On ne citera pas ici ses plus célèbres prophéties telles que l'annonce de la mort brutale du roi français Henri II ou la fuite et la capture de Louis XVI à Varennes, mais plutôt, l'épisode - réel ou fictif - qui allait révéler à Nostradamus ses prédispositions pour lire l'avenir.   Michel de Nostredame ne fut pas, dès l’enfance, prédisposé à voir l’avenir. Au contraire, il fut en premier lieu un médecin et un apothicaire reconnu. Vivant pendant une des périodes les plus sombres de l’histoire de France et de l’Europe (peste, guerres d’Italie, guerres de religion), il est un vagabond et un infatigable marcheur qui tout au l

Fontaine, j'aime boire tes vers

Jean de la Fontaine est aujourd’hui l’un des auteurs français le plus connu et le plus lu à travers le monde. Toutes les générations connaissent par cœur des vers de ses fables. En revanche, sa vie est moins connue du grand public. Jean de la Fontaine nait à Château Thierry, le 8 juillet 1621. Son père, Charles, occupe une charge de maître des eaux et forêts, l’équivalent d’un contrôleur forestier, chargé de surveiller toutes les activités liées à l’exploitation du bois. Sa mère, Françoise Pidoux, est la fille d’un bailli de Coulommiers. Elle a douze ans de plus que son mari et possède un fils d’un premier mariage. La Fontaine poursuit son instruction au collège de Reims, où il se lie d’amitié avec François de Maucroix, qui sera poète et chanoine de Reims. Les deux hommes resteront amis toute leur vie. La Fontaine ne montre aucune ambition. Il préfère placer ses plaisirs avant sa carrière professionnelle. Ses parents le destinent à une carrière ecclésiastique et le placent chez les ora

Alexandre Ier de Macédoine, le Philhellène

Il existe des "Alexandre" dont on oublie qu'ils ont existé. Le plus célèbre est évidemment Alexandre le Grand, dont l'adjectif nous a presque fait oublier qu'il fut le troisième de la dynastie des Téménides, la famille royale macédonienne. Il y eut donc deux premiers "Alexandre". C'est Alexandre Ier (500 – 450 av. notre ère) qui nous intéresse aujourd'hui. Il est le premier roi macédonien à véritablement inscrire sa politique dans la voie du philhellénisme, c'est-à-dire à vouloir voir son peuple accepté parmi le cercle restreint et sélectif des civilisés grecs ! D'où découle son adjectif : Alexandre le Philhellène, ou « l'ami des Grecs ». Alexandre Ier est le dixième roi de la liste monarchique macédonienne. Il est le fils d'Amyntas Ier, un grand roi qui fit connaître son royaume à la Grèce. Poursuivant la politique conciliatrice de son père avec des Grecs pourtant arrogants et méprisants, Alexandre entend ouvrir davantage la Macé

Hypatie d'Alexandrie, une femme seule face aux chrétiens

Alexandrie, ville de savoir ; ville de délices ; ville de richesses ! Et pourtant parfois, ville décadente et théâtre des pires atrocités faisant ressortir le vice animal, dénué de toute philosophie civilisatrice. En 415 de notre ère, cette Alexandrie, cité révérée et donnée en exemple, va connaître les premiers signes de sa décadence : elle assassine une des plus grandes savantes et philosophes de l’histoire de l'humanité, la belle et intelligente Hypatie. Née vers 370, Hypatie a environ dix ans lorsque l’empereur Théodose proclame la foi chrétienne comme étant la religion officielle de l’empire. Théodose met fin à un millénaire de stabilité religieuse et installe une religion qui tend à la prédominance   et qui, par l’intolérance qu’elle exerce, met l’empire en proie à des révoltes incessantes.  Moins d’un siècle suffira à le faire définitivement chuter ! Les chrétiens avaient été plusieurs fois massacrés – souvent injustement – servant de boucs émissaires quand la situation l’i

A Lépante, les chrétiens coupent la barbe du sultan

La bataille de Lépante est l’une des plus grandes batailles navales du XVIe siècle, qui voit s’opposer les Ottomans et les nations chrétiennes. L’origine de cette bataille est triple. Il s’agit tout d’abord d’une lutte d’influence et politique entre les deux grandes puissances européennes du moment, à savoir l’Empire Ottoman dirigé par Sélim II et l’Espagne des Habsbourg dirigé par Philippe II. Le premier est un vaste empire, dont le centre se situe en Turquie et qui s’étend sur l’Europe Centrale, l’Afrique du Nord et une large partie du Proche et du Moyen Orient. Au XVIe siècle, la famille des Habsbourg divisée en deux branches, règne sur une large partie de l’Europe (l’Espagne, le Portugal, les Flandres, l’Autriche et le Saint Empire). L’Espagne tire ses richesses de l’or en provenance de l’Amérique du Sud. La pression Ottomane se fait de plus en plus ressentir en Méditerranée. Les Européens ont encore en tête l’avancée ottomane en Europe centrale, ainsi que le siège de Vienne. Par a

1879 : le Sénat passe à gauche

Lors des dernières élections sénatoriales, en septembre 2011, le Sénat, bastion de la droite, a basculé à gauche. Un grand nombre de médias qualifie ce moment d’historique, soulignant que cette institution politique n’a pas connu l’alternance, depuis le début de la Ve République. Ce même événement a lieu en 1879, sous la IIIe République. La toute jeune République naissante (proclamée en septembre 1870, elle existe vraiment à part entière qu’à partir de 1875 avec l’élaboration des lois constitutionnelles) est plus royaliste que républicaine, aussi surprenant que cela puisse paraître (1). Partout où l’on regarde, la République est en danger : l’Assemblée nationale est majoritairement monarchiste, le président de la République Mac Mahon est un légitimiste (2). Et pourtant, sans le savoir, la monarchie française vit les derniers instants de gloire de son histoire. Des fissures apparaissent. Les monarchistes sont divisés. Déjà, en 1872, Adolphe Thiers, monarchiste libéral, pressent que

Clovis et le Vase de Soissons : Vérité Historique ou Légende Pédagogique ?

Qu'est-il donc arrivé à Soissons en 486 ? La ville est restée célèbre auprès de nombreux élèves du primaire grâce à une unique anecdote. Là-bas, les enseignants racontent inlassablement depuis plus d’un siècle, que Clovis, le roi des Francs, s'est vu refuser l'attribution d'un vase par un soldat peu scrupuleux qui bafoue l'autorité du roi en brisant le précieux objet. Quelque temps plus tard, le roi se venge de l'affront : ayant déposé à terre les armes du soldat rebelle, sous prétexte que sa tenue laissait à désirer, Clovis lui fracasse la nuque pendant que ce dernier ramasse ses affaires. Aussitôt le roi s'exclame « souviens-toi du vase de Soissons ! » (Selon les textes, la vraie phrase serait : « Ainsi as-tu fait au vase de Soissons ! »). Ce fait est-il réellement avéré ? Est-ce une de ces fameuses « paraboles » censée illustrer et donner une leçon dans l’histoire ? Nous devons cet épisode de la vie du roi mérovingien au grand Grégoire de Tours qui a ch