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Articles

Affichage des articles du mars, 2012

L'affaire Calas : Toulouse à la une des gazettes du royaume

Dans la nuit du 13 octobre 1761, les habitants de la rue des filatiers à Toulouse sont ameutés par des cris provenant de la boutique des Calas. Une foule s’y presse et trouve Pierre Calas terrorisé par la scène qu’il vient de découvrir. Son frère, Marc Antoine gît sur le sol de la boutique, une cravate de taffetas noir serrée autour du cou. Un garçon chirurgien présent constate que l’homme a été étranglé. Il s’agit d’un meurtre. Les autorités sont immédiatement prévenues. Vers 23h30, le capitoul (membre du conseil municipal revêtant des prérogatives politiques et judicaires) David de Beaudrigue arrive sur les lieux. Il fait rassembler les Calas, une famille de marchands protestants, composée du père Jean, sa femme, Pierre le fils, Jeannette la servante et Lavesse, un ami de Pierre originaire de Bordeaux, pour les interroger. La famille Calas a soupé vers 19 heures. Une heure plus tard, Marc Antoine sort du salon. A l’office, il tremble tellement que Jeannette lui demande s’il a froid.

Au-delà de la politique et de la guerre : La puissance de l'amour dans l'Histoire grâce à Shibtu et Zimri-Lim

L'amour est le plus souvent un thème romanesque ou anecdotique dans l'Histoire et, mis à part peut-être les longues séries d'histoires d'amour de grands souverains comme Louis XIV ou de maîtresses influentes telles Agnès Sorel ou Diane de Poitiers, ce sujet est souvent occulté au profit de la politique, de l'économie ou de la guerre. Ce domaine m'a pourtant toujours passionné car, à mon sens, il est compatible – voir lié - avec les affaires d’État et il argumentera une de mes grandes thèses sur l'influence permanente des femmes sur l'histoire de l'humanité, traditionnellement réservée aux hommes. Le rôle essentiel de la femme dans la vie politique, d'autant plus quand celle-ci est la reine, remonte profondément dans l'histoire des civilisations. Et c'est ainsi que, comme un voyage à travers les millénaires, je souhaiterais vous faire découvrir la passion, néanmoins non dénuée de respect et de sens politique, de deux êtres qui ont vécu au

Carcassonne : une cité sous protection féminine

Le voyageur se promenant dans la coté de Carcassonne découvrira sur son parcours, devant la porte de Narbonne, entrée principale de la forteresse, le buste d’une femme se dressant. Cette statue représente Carcas, l’épouse du roi musulman Balaak dirigeant Carcassonne au VIIIe siècle. D’après la légende, Charlemagne assiège la cité et Balaak meurt dès les premières années du siège. Carcas se retrouve seule à assurer les défenses de la cité. Inférieurs en nombre, privés de ravitaillement, la reine use de ruse et de stratagèmes pour dissuader l’armée de Charlemagne de lancer l’ultime assaut. Elle fait dresser sur les remparts des pantins de paille, qu’elle met en mouvement à l’aide de cordes et de poulies. Le siège s’éternise. A la sixième année, Carcas fait l’inventaire des réserves restantes. Les habitants lui apportent un porc et un sac de blé. La reine ordonne que l’animal soit gavé par les céréales, avant d’être jeté du haut des remparts. Le cochon s’écrasant sur le sol, libère le blé

L'Égypte et Alexandre le Grand : Une Rencontre Entre Conquérant et Civilisation Millénaire

Alexandre le Grand est une légende. Une vraie ! Et pourtant ne dit-on pas qu'une légende n'a jamais existé ? Les Grecs pensaient qu'Achille, Ulysse, Ajax étaient tout autant des légendes que des hommes qui avaient réellement existé. Alexandre ? Sa vie et son œuvre sont si extraordinaires qu’on penserait presque que son incroyable chevauchée qui le mena de Macédoine à L’Inde, n’est qu’une épopée, une fable digne d’Homère. Pourtant, à en croire les sources, si nombreuses, Alexandre a vraiment existé. Pas seulement parce que les Grecs, si géniaux et si prolifiques en histoires fabuleuses et légendaires nous le disent, mais parce que bon nombre d’autres peuples – et civilisations – l’ont rencontré et admiré. Parmi ces peuples, l’Égypte. La comparaison est aisée : Alexandre est un roi ou un empereur universel. Le genre d'homme qui n'existe que tous les 500 ans voir tous les milles ans. Pour ma part, il y eut Sargon d'Akkad, Hammurabi, le grand Ramsès II, Alexandre

Nabonide : le dernier souverain indépendant de Babylone et le premier archéologue de l'histoire

Quel étrange personnage que ce Nabonide (556-539 av. notre ère). Il fut singulièrement différent de tous ses prédécesseurs qui régnèrent sur le royaume de Babylone et il en fut le dernier souverain indépendant. Après lui, Perses, Macédoniens, Grecs et Parthes se partageront le trône babylonien ainsi que son rayonnement culturel et historique jusqu’à sa totale destruction aux premières heures de l’ère chrétienne. Chose exceptionnelle pour Nabonide, il fut confondu avec son ancêtre Nabuchodonosor dans la Bible et connut ainsi, grâce au récit de l’Ancien Testament et notamment du Livre de Daniel, une certaine éternité dans la mémoire des hommes - toute relative il faut bien l’avouer. Aujourd’hui, les sources épigraphiques et archéologiques ont révélé la véritable histoire de ce « roi maudit » qui avait abandonné sa cité plusieurs années pour se vouer au dieu lune Sîn et... à l'archéologie ! Nabonide était un roi. Et comme tous les grands rois qui, depuis deux millénaires, régna